La tete dans les nuages.

9 06 2010

Il est quatre et demi du matin, apres presque 26 heures de voyages, j’arrive enfin dans les rues deja agitees de la capitale. Je decouvre a avec beaucoup de plaisir ce pays dont j’avais eu de si mauvais echo lors des mois precedents en Asie du Sud Est. Je pense qu’il y a la un vrai barriere culturelle. Il est vrai que la langue vietnamienne peut paraitre assez dure a nos oreilles occidentales et que les vietnamiens ont un caractere bien trempe et des rapports humains moins protocolaires et maquilles que les notres mais ce sont des gens adorable. Il est vrai que c’est parfois fatiguant de parfois devoir payer plus du fait d’etre blanc, meme dans les coins recules mais il ne faut pas laisser cela gacher un voyage dans un si beau pays. Sur la route de Hanoi, nous avions fait escale dans une cantine ou j’ai partage un repas avec d’autres passager et j’ai pu gouter a la cuisine et la gentillesse vietnamienne. Un vieille homme presque aveugle, amuse par ma presence decida d’acheter un bouteille de vodka que nous finirons avant de prendre un the vert particulierement fort, un incontournable, et remonter dans le bus.

Alors que le jour se leve sur la capitale du Nord, je decouvre une foule de gens qui se pressent dans les rues marchant, joggant ou se reunissant pour faire de l’exercice. Je ne sais pas si cela est un heritage du regime communiste, mais je suis sidere par les rues transformes en terrains de badminton, les allees de parcs en salles d’aerobique et d’observer le ballais des femmes pratiquant le tai-chi dans un parfait accord brandissant de grands eventailles rouges. Avec une energie que je pensais m’avoir quitter au long du trajet, et comme si cela ne m’avait pas suffit, je decide de jeter mes sacs dans un hotel et repartir directement pour la baie d’Halong. Je crains un peu ce que je vais decouvrir, mais le lieux reste un passage oblige du Nord Vietnam. Et cela aurait ete dommage de passer a cote. Une fois arrive a Haiphong, je saute sur l’une de ces jonques, qui ont aujourd’hui troque leurs voiles pour des moteurs, et nous nous elancons sur l’eau. Les formations karstique de la baies sont tres semblables a celles du Sud de la Thailande ou des falaises que j’ai pu croiser aux Laos. Les immenses falaises noircies par l’humidite du climat tropical recouvert d’une foret verdoyante se jettent dans  la mer avec une impressionnante vertiginosite. Mais ce n’est pas cela qui m’impressionne le plus, mais c’est l’immensite du site. Les iles semblent s’etre multiplier a l’infini a telle point qu’il est impossible de distinguer une ligne d’horizon.

Le parc naturelle comporte plus de deux milles iles et il semble que cela continue au Nord. Il faudrait des annees pour pouvoir tout explorer et les iles recelent de nombreuses merveilles comme de magnifique lagons ou sont venus se nicher veritable petits villages flottants et une multitudes de splendides grottes regorgeant de stalactites et stalagmites. Neanmoins je garde un gout amere de cette visite. Au risque de critiquer une fois encore le travaille de l’Unesco, je suis atterre qu’on laisse gerer un si beau site d’une telle maniere. Ce qui aurait du proteger cette merveille naturelle est en train de la detruire. La surfrequentation, l’absence de restrictions du nombres de jonque qui parcourent la baie parfois presque a vide et le manque de savoir vivre des touristes et des locaux ont deja fait de la baie d’Halong un veritable depotoire ou les eaux verdatres et malodorantes se recouvrent parfois d’ordures et d’hydrocarbures. Les iles protegeant la baie de la houle empechent les dechets d’etre emportaient plus aux larges comme c’est le cas dans d’autres sites de ce genre. On donc admirrer ici le travail de l’homme et sa delicatesse envers la nature meme quand celle ci lui permet d’amasser des millions… Biensur tout cela sous le nez du sacre saint UNESCO dont les panneaux viennent eux polluer visuellement le site.

Forcement decu, pas par la baie qui me laisse reveur mais ce que les hommes ont pu en faire, je ne fais que repasser par Hanoi ou je loue une vieille moto pour aller visiter la partie nord du pays. C’est une amie que j’avais rencontre au Laos qui m’avait conseille de faire ce detour et je ne pourrais jamais assez la remercier. Il me faut plusieurs heures pour sortir vraiment de la ville puis des interminables rizieres de la plaine du fleuve rouge sur des routes surfrequentee par les camions et pour le moins dangeureuses. Mais deja, accroche au guidon de ma petite Honda XL, je sens battre en moi comme un parfum de liberte. Fini la folie des bus surcharges ou les gens dorment allonges dans les allees et je suis le seul maitre a bord decidant ou m’arreter pour prendre une photo ou deguster un pho dans une des petites bicoques de bord de route. Partie un peu tard de Hanoi, et il faut dire n’ayant pas pris le chemin le plus court, j’arrive au parc national de Bah Be lorsque le soleil disparait derriere les montagnes qui avaient reapparues depuis quelques kilometres. Quelle n’est pas ma surprise quand au detour d’un virage apparait le splendide lac de Bah Be et ses eaux turquoises, moi qui n’en souspconnais pas meme l’existence. Stupefait apres un long moment passe a contempler se spectacle, je file ensuite jusqu’a un des petits villages qui borde ces eaux paisible pour y trouver le gite et le couvert alors que la nuit tombe deja sur la vallee. J’y trouve bien plus que cela. Je dors chez l’habitant, une immense maison de bois surplombant une mer de riziere d’un vert intense au creux d’un vallee encaissee. Mon hote, absolument adorable, a construit sa maison lui meme et il m’installe dans une immense piece epure dont il peut remanier la forme en faisant coulisser de petits rideaux. On s’y sent bien et avec un autre routard egare dans ce petit coin de paradis, nous mangeons puis buvons de l’alcool de riz sur la petite terrasse en bambou dans la cohue des chants des criquets et des crapauds.

Le spectacle est tout aussi superbe alors que la vallee fumante laisse doucement percer les premier rayon du soleil faisant ainsi briller le vert des rizieres d’une couleur irreel dans cette ambiance brumeuse. Une fois le sac saussissonne a la moto a l’aide de laniere de caotchouc qui semble etre de vieilles chambres a aires, je reprends la petite route serpantant au dessus du lac et sous les falaises de calcaires qui commences doucement a sortir de la brume. Je fais un choix malencontreux sur mon itineraire qui m’apprendra a etre moins gourmant et ne pas souestimer les distances. Je fais une large boucle dans de vaste paysage montagneux ou les conifere remplace les arbres a feuille caduc a tel point que j’ai l’etrange sentiment de me retrouver en suisse ou dans les plateaux de l’Atlas marrocain que j’avais traverse a l’automne dernier. Malheureusement, je ne profite qu’a moitie de la beaute des paysages qui defilent ainsi que la paix qui regne ici, mon moteur commence a brouter et encore une fois, decidant que cela tiendra jusqu’a la prochaine ville, il fini par s’arreter au milieu de nul part entre Cao Bang et Bao Lac. Les gamins amuses de ma presence dans ce coin perdu, rigole de me voir desesperement essayer de rallumer mon moteur a renfort de grand coup de kick. Je decouvre une autre facette de l’Asie, l’individualisme. Contrairement a l’Afrique, ici de nombreux camions et motos passent me voyant pousser la petite moto sur le bord de la route, mais personne ne s’arrete ou propose de l’aide. Je n’ai le droit qu’a des regards effares et quelques coups de klaxons qui vous perce les timpants des camionneurs me saluant et dont je me serais tout de meme passe. Finalement je trouve un petit mecaniciens qui reparera tout cela en un rien de temps pendant que sa femme et sa fille m’installeront devant la tele et me serviront du the, tout en m’observant avec amusement, dans une petite maisons sale et poussiereuse au mobiliers depouille.

Je reprends donc la route ayant perdu 2 precieuses heures, mais grace auxquels, a une intersections un peu douteuse, je fais la rencontre de Landri, un autre francais ayant decide de se perdre en moto dans cette parti du monde. Cette heureux hasard fera que nous nous suiverons pendant 4 ou 5 jours tout le long de la frontiere chinoise jusqu’a la celebre et trop touristique Sapa. Comment decrire ce voyage qui commenca par une course contre la nuit dans l’immense vallee cultivee de toute part qui menne jusqu’a la petite ville de Bao Lac le jour de notre rencontre. Nous seulement un peu de compagnie fait du bien, mais quand en plus de cela elle est enrichissante tout va pour le mieux. La nuit dans cet etrange petite ville de campagne, les soirees sont bien maurose,  il n’y a peu a faire a part boire du the et fumer le bang ou pipe a eau en bambou, typique du Vietnam. Le lendemain matin, nous reprenons la route ou plutot ce qui le deviendra un jour sous une pluie fine mais qui vous trempe jusqu’aux os. Heureusement, la piste en travaux defonce et boueuse ne dure pas, malgres le cote amusant de s’elancer dans les grande flaque de boue, il est nerveusement assez epuisant de se cramponner au guidon de la petite moto dont on perd parfois le controle dans une glissade ou l’on se rattrape inestremiste avant de finir la tete la boue. La piste serpente a travers des vallees immense et peu a peu grimpe jusqu’a atteindre le plafond nuageux. Nous faisons la une de nos premieres rencontre avec trois jeunes femme d’une des tribus qui peuple la region. Belles dans leurs grandes tenues noirs ceintrees de ceintures rouges desquelles pendent de petit pendentifs metalliques semblables a des pieces de monnaies et portant un sac de meme manufacture, coiffes de turbants, neanmoins gardant leurs distances, nous nous defigurons mutuellements avec des aires amuses. Ce ne sera que la premiere rencontre d’une longue serie avec les differentes tribus, tous portants des tenus traditionnelles colorees et brodees de facons diversent.

En regardant sur la carte en ecrivant cette article, je me rends maintenant compte de l’erreur dans l’itineraire que nous avions choisi et grace a laquelle, cette route fut si memorable. Continuant notre chemin suivant les indications des habitants de villages que nous croisons et qui ne parlent plus un mots de vietnamien dans cette region reculee et avec qui nous communiquons grace a la carte qui semble beaucoup leur plaire et qu’ils se plaisent a contempler. A un embranchement ayant fait une fois de plus un « mauvais choix », nous commencons a grimper sur une piste qui se degrade peu a peu pour ne devenir qu’un vulgaire chemin de montagne accidente suspendu au dessus d’une immense vallee dont nous ne decouvrons petit a petit a travers les nuages. Les visions qui nous sont offertes sont surrealiste. L’immensite de la vallee que nous traversons, le travaille de titan realise par les hommes qui y ont sculptes peu a peu un paysage agricole ou les petits hameaux semble s’accrocher au pied d’un geant de roche et enfin, comme suspendu au dessu de nos tete, devoile par un rideau de nuage s’ouvrant soudain, d’immense falaise qui s’eleve dans cette maree grise. Assez vite nous avions tout deux realise que le chemin rocailleux que nous suivions ne pouvait etre notre route, mais comme attire par une force invisible et ce desir incontrolable d’aller « jusqu’en haut », nous poursuivons notre ascention maintenant devenu un veritable jeu d’equilibriste pour ne pas glisser sur les enormes cailloux et devaler au fond de la vallee. Nageant comme dans un reve, au beau milieux de cette mer de nuage, nous finissons notre ascention dans un petit village pose ici au milieux des lames de calcaires noiratre entre chaque interstices desquelles ont ete plantes des plans de mais ou des buissons de chanvre d’un vert plus tendre. Les nuages laissent parfois apparaitre les domes rocheux qui entourre ce site ou si nous n’avions pas croises des enfants guidant un troupeau de vache ou des vieilles dames ignorant notre presence, il aurait ete difficile de croire qu’il pu etre habite.

Faisant demi-tour, mais heureux d’avoir fait ce voyage dans l’espace mais aussi quelque part dans le temps, qui semble s’etre arrete la haut depuis quelques siecles, nous reprennons notre route. Suivant les indications d’autres villageois, nous nous embarquons sur les petits chemins a flancs de montagnes et a travers champs, dessines par les paysans pour travailler leurs terres. Parfois a peine plus large que la roue de la moto et surplombant des pentes raides, nous descendons jusqu’au fond de la vallee pour traverser une large riviere aux eaux turquoises presques blanchatres l’aide d’un petit radeau de bambous ou un gamin garde le baque. Une fois isse sur l’autre rive a l’aide de nos bras, nous rejoignons un peu plus loin la veritable route menant a la petite ville de Meo Vac. Cette route est extraordinaire, enchainement de champs de lame noirs d’ou semble emerger des millions de petit pieds de mais d’un vert intense, le tout brise parfois par un enorme dome de pierre qui semble percer ce sol comme un champignon geant sortant de terre. Les nuages ne font que donner une ambiance encore plus mystique a cette region au paysage feeriques.

Expulse de la ville prefabrique de Meo Vac, de son architecture stallinienne etrange vision dans ce coin perdu, pour cause de reunion du parti, nous continuons notre route, une fois de plus courant ou plutot roulant contre la nuit. La longue gorge, comme un immense couloir mineral,  au creux de laquelle la route s’evade de la ville s’ouvre soudain sur une immensite que je n’avait que rarement vu et ressentit. La vallee qui s’etend sous nos yeux n’est pas a l’echelle humaine, pourtant faconne par les culture recouvrant ses flants d’une raideur vertigineuse. La vue des petits villages en contrebas ou de la route qui serpente la donne l’impression d’une vue aerienne. Moi qui aime grimper et ai toujours eu un panchant pour la montagne, mon coeur bas, mes yeux s’humidifie de l’air qui remonte du fond de la vallee me donnant presque le vertige. La suite de la route qui nous mena a travers de multiples paysages tous plus incroyables et varies les uns que les autres, tout au long de la frontiere chinoise a travers Ha Giang, Vinh Quang,  Xi Man et enfin Bac Ha, je ne peut me resoudre a la conter de peur de ne ternir la beaute de ces paysages tantot beaute sauvage ou faconne par l’homme, travaille de fourmis titanesque ou veritable paradis a notre echelle, montagnes et vallees depassant les limites de l’imagination humaine. Comme mes photos, qui ne sont que le pietre reflet de cette realite, mes mots ne pourront decricre ce qu’il m’est encore aujourd’hui difficile de me rememorer  tant ces paysages peuvent etre touchant. J’ai decouvert aussi que le travaille de l’homme pouvait etre, comme ici a travers les siecles, un miracle de la nature dont nous faisons partie a part entiere.

Arrive a Sapa, haut lieux touristique du Vietnam, celebre pour ces rizieres en etages qu’il faut bien avouer sont splendide, agresse presque par la multitude de guides et autre guesthouses qui pulullent dans cette ville, nous nous separons finalement car je n’ai plus que peu de temps avant de quitter le pays. Cette aventure qui restera surement la plus belle partie de mon voyage dans le Sud Est asiatique etait peut etre inconsciente et parfois meme stupide aux vus des pistes que nous avons entreprises, les pannes moteurs ou je dois a Landri enormement pour m’avoir tire sur plusieurs kilometres a l’aide d’un petit bout de corde et les longues heures de routes a un rythme d’enfer en oubliant parfois de manger, mais comme la traverse de l’Afrique ou de nombreuses autres parties de ce voyage, jamais je ne me suis senti aussi vivant et heureux. J’ai l’impression de m’endurcir et parallelement retrouver une sensibilite que j’avais perdu, une joie de vivre enfantine, un veritable sentiment de liberte et des reves qui me paraissent a nouveau realisables. Le retour a Hanoi, un peu difficile en raison de nouveau probleme moteur  sans l’aide de Landri et l’embarquement de la moto dans le train, tout cela je le ressens comme un grand bain de civilisation apres ces quelques jours la tete dans les nuages. Je profite de mes derniers instant dans la capitale de facon peu commune pour un touriste, fatigue des visites de musees et autres, errant dans les rues de la megalopole surpeuple au rythme acharne ou encore assis sur ces petites chaises en plastiques devant les stands qui parseme les rues de la ville sirotant du the vert au citron glace comme le font si bien les vietnamiens. Malgres le bazarre, la cohue des klaxons des mobilettes et motos qui s’emblent couler dans un flot discontinue le long des grandes avenues, je commence a apprecier Hanoi et ces habitant qui derriere leurs aires serieux et leurs manieres froides vous decroche parfois un sourire les yeux brillant comme on en voit trop peu souvent par chez nous. Une fois de plus me voila repartit, cette fois ci par avion, en direction de ma derniere destination l’Inde que j’apprehende et attends impatiemment.


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Une réponse

10 06 2010
Serge

Mieux vaut terminer que commencer par l’Inde… Maintenant, tu es plus que prêt !

Bisous,

Serge

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