D’une montagne a l’autre…

29 05 2010

Je m’attends au pire lorsque je fais route vers la trop celebre ville de Vang Vieng. La route est pour le moins sinueuse et dans ce bus plein de « falangs », il regne une triste ambiance. Il n’y a pas de music laossienne contrairement a tous  les bus du pays et soit l’on se tait dans son coin avec ses ecouteurs ou alors on se plaint du bus, de la route ou du pays. La plupart de ces jeunes touristes sont venus se souler dans les bars qui s’alignent le long de la riviere et ou l’on se rend en navigant sur une chambre a air de camion. Lorsque nous arrivons, cela ressemble a absolument tous les lieux pourri par ce genre de « party tourisme ». Les gesthouse et bars s’alignent le long des rues. En pleine apres midi, ceux ci sont pleins de gens affales dans des coussins regardant les televisions qui ou l’on diffuse des series americaines… et meme les laossiens pourtant si sympa et accueillant ont ete contamine par tout cela et sont insupportable. Je jette mon sac dans une auberge puis saute sur un velo pour sortir de cet enfer. Quelle surprise lorsque je passe le petit pont de bamboo, payant pour les falangs, qui separe la ville des incroyables falaises qui ont rendu Vang Vieng celebre. C’est ici deux mondes qui s’entrechocs.

Tout est si paisible de ce cote de la riviere. Je traverse le petit village ou les vaches sont plus nombreuses  que les habitants dans les petites rues en terre battues. Les enfants jouent au bord du chemin que j’empreinte pour me rendre dans une des nombreuses grottes que compte la vallee et il me saluent en souriant a mon passage. Le paysage et splendide et je comprends mieux d’ou vient la reputation de ce lieux. Les gigantesque domes de roches couverts de forets laissent apparaitre de vertigineuses falaises qui semblent surplomber les rizieres qui s’etendent au fond de cette vallee. Je decouvre le nord du pays et l’une de ses nombreuses tribus. Les gens ici ont des traits particulier qui les distinguent des autres laossiens. Accompagne d’un gamin qui joue les guides, avec des petites lampes de poches, je grimpe le long d’un sentier taille dans la roche jusque dans une petite grotte. Avec mon petit guide, j’explore cette grotte avec beaucoup d’excitation, ayant parfois du mal a me faufiller dans les petits passages ou il se glisse. Malheureusement, la plupart des stallactites et autres merveilles travaille par l’erosion on etait casses ou vandalise par les touristes avides de ramener un souvenir ou laisser un trace… J’ai neanmoins beaucoup de plaisir a jouer les speleologues amateurs. Je termine ma visite par un petit plongeons dans un des petits cours d’eau qui alimente les rizieres afin de me rafraichir un peu car il fait ici une chaleur assomante. Sur le chemin du retour je fais escale chez un vieux monsieur thailandais qui me racconte sont histoire passant par l’Europe ou encore sa vie de moine dans la foret thailandaise.

Le soir j’assiste au balais des groupes de jeunes alcolises et a ce qui s’apparente pour moi aux danses nuptiales et autres efforts mis en oeuvre par les groupes de jeunes hommes face aux petits clans feminins. Je suis spectacteur, il faut l’avoue un peu perdu, un peu depite du triste spectacle qu’offre ici l’occident. Pourquoi a t il fallu que l’on vienne contaminer un endroit si beau avec tant de laideur et sans aucun respect pour les coutumes locales. Je fini finalement dans un bar qui semble plus calme et ou la musique ne se resume pas au top  50 americain. Je fais l’erreur de m’assieger au contoire de Jaydee, un laossien completement frappe qui ne cesse de m’offrir des verres ou verser de l’alcool directement dans ma bouche… J’y fais d’etrange rencontres et j’en apprends beaucoup sur cette ville. Beaucoup sont ceux qui restent ici pendant plus d’une semaine perdant parfois traque du temps au rythme effrenne des soirees et peu d’entre eux font meme l’effort de traverser la riviere et profiter de la splendeur du site. C’est avec regret et un sentiment partage d’admiration et de degout que je quitte Vang Vieng. Chasse par la pluie et le temps qui file je continue mon chemin sur ce petit bout d’autoroute touristique laossien vers le nord.

La route est toujours aussi sinueuse et de plus en plus belle. Nous passons col apres col dans le petit fourgon traversant des paysages splendides. Les montagnes ont ici des formes qui m’etaient encore inconnues. La verticalite de ces massifs karstiques est stupefiante. Le simple fait de contempler ces pentes vous donne le vertige. Je suis neanmoins effraye par la deforestation qui grignotte doucement le paysage. Nombreux sont les endroit pelees, ou le feu a detruit la foret pourtant si luxuriante pour permettre l’exploitation agricole. Des petites cabannes de bamboo au toit de palme s’accroche ainsi tant bien que mal a la montagne et l’on peut distinguer les petit sentier qu’empreintent les paysans qui ressemblent a des fourmis dans cette immensite. Le defilement de montagne semble se perdre a l’infini.

En arrivant a Luang Prabang, je suis frappe par la verdure omnipresente de la petite ville. Les larges rues bordees petite maisons coloniale composees de murs blancs et de boies sont presque desertes. Ici le temps s’ecoule si doucement qu’il semble s’etre arrete. Je passe des heures a flaner dans les larges avenues ombragees et les petites ruelles dont on ne soupconnerait l’existence. Je m’assois parfois le long d’une des rivieres qui traverse la ville ou au bord d’un terrain de petanque ou j’admire la virtuosite des locaux. La ville semble compter un multitude de temples et de pagodes tous plus beaux les uns des autres. Je grimpe sur la petite colline qui surplombe la ville, celle ci est presque camouflee sous la vegetation. Assis sur un banc le tete perdue dans mes pensees, je suis interpele par un jeune moine avec qui je discute qui m’apprends enormement sur le bouddhisme. Il m’explique qu’il ne va pas rester moines, que cela est pour payer ses etudes mais qu’il veut ensuite travailler, fonder une famille avant de finir ses vieux jours au monastere. Avant de repartir, je suis la tradition. Apres avoir fait une offrande au bouddha,  je libere un petit oiseau du sommet de cette colline afin de me porter chance sur ma route vers le Vietnam.

De nouveau sur la route, je remonte jusqu’a Nong Khiaw d’ou je change de moyen de transport pour rejoindre le village de Muang Ngoi accessible que par pirogue. Bloti dans une vallee recouverte par la foret et entoure de magnifique karst, ce petit village est reste authentique malgres sont affluence touristique. J’y fait de belles rencontres et de longues discussions. La region regorge de petit bijoux naturelles insoupconnes. A quelques kilometres du village, on trouve une grotte des plus incroyable. J’explore ainsi le reseau de galerie a moitie immerge ou il faut parfois nager et crapahuter d’une salle a l’autre. Les volumes sont immense et je decouvre un gouffre ou encore un puit naturelle ou l’eau d’un transparence crystalline donne l’impression qu’il n’y a pas de fond. On trouve meme quelques habitant troglodyte, des criquets et des crevettes aveugles adaptes a cette obscurite. Je retourne en enfance et cela me donne envie d’aller explorer d’autres grottes. Ici au Laos, elles ont ete habites pour beaucoup permettant au habitant de se cacher lors de la « Guerre Secrete ». Et oui, ici aussi les americains ont bombarde genereusement le pays lors de la guerre du Vietnam. Les habitants souffrent d’ailleur toujours de cette page de leur histoire qui ne s’est officiellement jamais produite. Les obuts, mines et autres explosifs parsement encore le pays et il impossible de randonne sans guide dans certaines regions. Meme dans ce petit village, les debrits d’obus decore parfois les jardins ou servent de portail… 

Le village est entoure de rizieres et de champs de bananiers et de bambous. Les buffles, cochons et autres volailles se baladent tranquillement. Le soir, un peu malgres moi, j’assiste a une scene qui me touche et me fait beaucoup reflechir. Apres que le soleil soit passe derriere la montagne, l’ensemble des habitants du villages se retrouve dans la riviere pour se laver. Les enfants, les hommes, les femmes, les vieux et les jeunes, tout le monde est la dans une atmosphere detendue. On discute, on rit, c’est un spectacle superbe qui me fait me rendre compte que nous n’avons chez nous plus aucun moment ou nous nous rencontrons, nous echangeons comme cela. Et il n’y a la aucun voyeurisme et tout cela se fait dans une parfaite harmonie. Quand je remonte la riviere, je realise mieux a quel point les gens vivent avec la riviere et en depende. Les paysage que traverse la petite pirogue sont grandioses, ayant parfois des aires de monde perdu d’ou on ne saurait surpris de voir surgir un dinosaure. Pourtant on decele parfois la presence de l’homme trahit par deux ou trois pirogue au dessus dequelles on devine quelques toits de palmes caches dans les feuillage ou un chant de bananiers perdu au pied d’une falaise. La foret qui pourrait paraitre comme un interminable tapis de verdure et en faite une mosaique de formes et de nuances de vert. Les feuilles et les palmes arborent de couleurs allant du vert pale pour les nouvelles pousses, jusqu’a un vert sombre et intense. Tout cela vient se refleter dans l’eau de la riviere comme un immense mirroir dont d’invisibles rochers viennent parfois froisser l’image. Nous passons devant de nombreux villages ou les groupes de gamins, qui ont surment appris a nager avant de marcher, jouent dans l’eau, faisant des signes ou coursant le bateau allonges sur de longs morceaux de bambous au bout duquel ils ont coince un bouquet de fleur. Ce spectacle est magnifique et je me refuse a tenter de faire des photos qui hors de tout ce contexte n’auraient aucun sens ne feraient que gacher la joies et la beaute de ces sourires. Je garde cela egoistement pour moi, reveur. Mais en remontant la riviere, je decouvre peu a peu l’action de plus en plus devastatrice de l’homme. La foret fait doucement places aux plantations et a la foret irsute et moutonnante de bambous. Et cela n’est malheureusement qu’un debut puisque le Laos a recemment signer l’arret de mort de ses forets avec la Chine voisine qui va en exploiter ses boits rares…

Je fais ma derniere escale laossienne a Nonk Kuah, un petit village sur le bord de cette riviere ou un vieux baque permet de traverser. Je passe des heures a regarder la multitude de gamins qui se jette a l’assaut de l’enorme vague creer par le petit bateau qui fait difficilement bouger le morceau de metal en crachant une fumee noire. Le lendemain matin, a l’aube je saute dans le bus qui parcour difficilement la centaine de kilometres qui me separe du Vietnam. La route en construction est tout aussi sinueuse que dans le reste du nord du pays. Au lever du jour, le spectacle est grandiose. Serpentant sur une ligne de cretes, je decouvre l’enchainement des montagnes qui semble se perdre a l’horizon. C’est une riviere de nuages qui coule dans la vallee ou je naviguais la veille. Il ne faut pas moins de 7h pour rejoindre le Vietnam et la petite ville de Dien Bien Phu. Cote vietnamien les paysage sont tout aussi grandiose et lorsque nous tombant dans la vallee je suis choque d’arriver dans des rizieres ou l’on plante et recolte deja en cette saison seche. Le vert vifs tends par endroits au jaune doree ou s’affaire une petite arme du traditionnel chapeau pointu en paille. J’apprend plus tard que cela est possible grace a un systeme complexe d’irrigation propre au Vietnam necessaire a nourrir sa population. C’est ici une des regions les plus peuples au monde et on a developpe pendant des centaines d’annees d’incroyables techniques encore utilisees pour nourrir toutes ces bouches. On arrive ainsi a 2 ou 3 recoltes par ans contrairement aux voisins qui doivent attendre la saison des pluies. La petite ville de Dien Bien Phu, celebre pour la victoire contre les francais qui permit au pays de declarer sont independance, ormis un important monument, est une petite ville de campagne des plus tranquille. C’est de la que je prends un bus pour me rendre vers la capitale economique du Nord, la frenetique Hanoi.


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