3h30 et un an de decalage horaire

8 09 2010

Ah Delhi ! Ses rues sales et surpeuplées, ses montagnes d’ordures et leurs effluves nauséabondes, ses vaches, ses chiens, rats et autres rodants, son trafic, sa pollution, ses vendeurs et chauffeurs de rickshaw malhonnêtes… et pourtant il y a meme ici quelque chose d’hypnotique et attachant dans tout ce chaos que je ne peux m’expliquer. Pour la première fois depuis plusieurs mois, je manque de perdre mon sang froid avec un chauffeur de rickshaw, le tourisme de masse a laissé ici sa trace. Main Bazar et ses boutiques trop chère et peu accueillante semble être le fruit de l’influence occidental. Fini les sourires et le calme légendaire des indiens, ici si on est gentil avec vous c’est que l’on cherche a obtenir quelque chose de vous. Et pourtant il suffit de parcourir quelques centaines de metres a travers les ruelles etroites et boueuses dut au récentes pluies diluviennes et l’on retourne en Inde. Les vaches, les gamins et les gens qui vous saluent bienveillamment sont la pour en attester. Il ne me reste plus qu’une journée ici et pourtant je me sens calme et heureux a déambuler dans ce labyrinthe vaseux et odorant ou chaque sourire est un cadeau de la vie. Je prends mes derniers chai assis par terre dans ce qui ressemble à un garage transforme en salon de thé improvise ou je discute avec un yogi de l’Inde, son évolution, la corruption et l’avenir. Après quelques achats assez impulsif et des séances de marchandage ou les vendeurs perdent parfois leur calme, ce qui est atypique pour ce pays, je fini par rentrer a l’hotel finir mon sac.

Difficile de trouver le sommeil, les idées fusent et étrangement ce ne sont ni l’angoisse, ni l’excitation qui occupent mes songes. Le temps semble avoir filé. Partis hier, me voila au bout de ma route et pourtant, le départ me semble être un lointain souvenir et ma personne vaguement familière. La seule peur que j’avais fut d’être devenu un étranger et même celle ci semble doucement s’être dissipé. Alors même que la solitude devient de plus en plus pesante, j’ai peur d’être devenu un étranger aux yeux de ceux que j’aime, m’être définitivement aliéné par cette expérience. Il n’y a pourtant qu’à travers les yeux de ceux qui me connaissent que je pourrais comprendre à quel point cette expérience ma appris, enrichi et changé. Je suis dans l’incapacité d’imaginer le retour que je m’étais pourtant joué dans ma tête des dizaines de fois il y a un mois encore. Mon cerveau ne semble plus capable de ressentir, observer et apprécier sans aucune pensées parasites. Le vol est assez long car je n’arrive pas à m’endormir. Me retrouver a Londres est un étrange sentiment, la première chose qui me choque et quelque part m’attriste un peu, c’est qu’au delà d’une extrême politesse, il semble que personne croise directement mon regard ou ne réponds a mes sourires, ou sinon ceux si sont dénué de sens. Le bus qui me permet de traverser la ville pour me rendre à l’aéroport de Gatwick est à moitié plein, mais chacun a fait en sorte de s’assoir seul avec son sac à ses coté afin de garder cet isolement. Personne ne parle, personne ne se regarde. Heureusement, je fini quand même par rencontrer une jeune femme un peu plus bavarde et moins complexé avec qui je peux avoir une discution autour d’un café avant de m’envoler vers ma destination finale.

« Ah putin Marseille ! » comme s’écrit un autre passager avec un délicieux accent qui m’avait tellement manqué alors que le train d’atterrissage touche le sol. Douane, bagages et me voilà à la maison. Je serre ma mère dans mes bras avec un immense plaisir et le sentiment de n’être jamais parti. Je passerai sur les retrouvailles que je garde jalousement pour moi tant je suis heureux de retrouver ceux que j’avais abandonné pour si longtemps. Contrairement à ce que beaucoup de gens me demande, je ne suis pas triste ni déçu de rentrer, loin de là. Je peux en fin me retrouver et apprécier ce que cette année m’a apporté. C’est dans les yeux de celle qui a su trouver les mots pour m’accompagner tout au long de cette année, mes amis, ma famille et tous ceux qui ont cru en moi que je me retrouve. Sans leurs encouragements, leurs pensées et leurs messages, jamais je n’aurai trouvé la force de faire ce voyage. C’est pour partager tout celà avec eux que je me suis mis a écrire et que j’y ai retrouvé un délicieux plaisir en jouant avec les mots comme je ne l’avais plus fait depuis des années. Aprés une année merveilleuse de rencontre et de solitude, je n’étais plus qu’un buvard qui s’imprégnait des sensations, cultures et personne que je pouvais rencontré ; une présente fantomatique qui s’imissait dans les bulles ou des millions d’autres hommes et femmes suivaient le cour de leur vie a leur façon, et selon les codes de leur propre culture. Aussi enrichissant que celà puisse être, j’en étais venu à me demander si j’étais toujours le même, si on allait me reconnaitre et si je ne m’étais pas finalement exclu tout seul de mon propre monde.

La distance ne m’aura que rapprocher des gens que j’aime, créé des liens qui me paraissent aujourd’hui immuable. Le retour aussi pour moi une façon de comprendre comment j’ai été changé jusqu’au plus profond de mon être. J’aurai pu naitre de l’autre coté de la Méditerranée, au Sud du Sahel ou le long de l’Indus, j’aurai pu vivre l’horreur du régime Khmer Rouge, la guerre civil en Afrique ou être victime de la mondialisation en Malaisie, j’aurai pu cirer des chaussures comme ce gamins dans les rues de Fez, courrir les rues poussiereuses de Bamako ou mourrir dans l’indifference totale des passants comme ce vieille homme allongé dans les marches d’une ville indienne. Le fait est que comme chacun des individu que j’ai croisé, à qui j’ai parlé et auxquels je me suis parfois attaché, je n’ai pas choisi. Je n’ai pas à avoir honte, ni a me sentir coupable pour leurs situations dont je ne suis pas responsable,  ni a chercher à m’inventer un passé ou une culture qui n’est pas la mienne. J’ai compris que ce qui comptais été ce que je suis aujourd’hui et la façon dont j’interagit avec mon environnement et ceux qui m’entoure. J’ai pris conscience d’avoir une chance inouie, je suis née du bon coté de l’équateur, dans une famille aimante et tolérante où j’ai puis m’épanouir, j’ai rencontré et je suis entouré de personnes extraordinaires qui m’ont influencés et sans qui je ne saurais qui je suis aujourd’hui et enfin j’ai la chance de pouvoir réaliser mes rêves. Ma façon de remercier la vie et ces personnes est de donné chaque jour le meilleur de moi même, sourire et donner ce qui me paraitre être le mieux à chacun et continuer de rêver.

Je m’efforce de raconter et partager tous ce que je peux avec les gens que je retrouve. Je reraconte inlassablement, avec toujours autant de plaisir et consciencieusement des brives de mon voyages. Je suis à nouveau submergé par les images, les saveurs, les odeurs et les sensations, plongé dans aux milieux de la nature, des foules ou les sourires. En voyant les yeux qui brillent de mon auditoire, je suis heureux de revoire surgir en chacun cette lueur d’enfant qui sommeil nous. Je suis néanmoins assez sinique en ce qui concerne le récit d’aventure et je ne saurais que reprendre Levi-Strauss sur ce point. L’aventurier n’existe pas, c’est un mythe qu’on se plait à croire. Si je faire de ce voyage un filme, ce serait une longue succession d’images et de plans. Je n’ai rien d’un héro ni d’un surhomme, je suis avant toute chose chanceux. Mais c’est dans les paysages, les cultures et les gens que j’ai pu trouvé sur ma route que réside tout l’aspect extraordinaire et sensationnelle de ce voyage. Le mérite ne me revient en aucun cas, mais au monde dans lequel nous vivont, la Nature et les êtres vivants qui y réside. Je serais néanmoins plus que comblé si ces quelques mots, parfois confus ou passioné et souvent mal orthographié peuvent donner a d’autre l’envie de partir, de découvrir, de réver et se battre pour ce en quoi l’on croit. C’est dans ces regards d’enfants, ces rêves entrepris et cette joie de vivre que je trouverais le plus grand des plaisir.

Me voilà à peine arrivé que je suis à nouveau sur le départ, comme happé par l’inertie de ce voyage, j’abandonne à nouveau ce que j’aime, avec un certain pincement au coeur, encore plud dur qu’il y a un an, il faut bien l’avouer. J’étais loins de me douter que tout irait si bien pour moi et comme si je n’étais pas assez chanceux, je décolle aujourd’hui pour poursuivre mes études à Dublin en Irlande, un pays peut être plus proche et moins éxotique que ceux que j’ai pu traverser mais où je n’ai jamais mis les pieds. Même en écrivant ces dernières lignes, je suis ampli d’un sentiment de plaisir de chose accomplis bizarement lié à de la mélancholie. Les jours auront filé, voilà un an déjà que je suis parti et pourtant des années me semblent s’etre écoulées quand je revois ce jeune homme anxieux au volant de sa 4L. J’ai grandi, pris de l’expérience et paradoxalement retrouvé une ame d’enfant, une soif de savoir et surtout une envie de changer le monde plus vivante que jamais. Je prends doucement conscience de tout ce que j’ai appris et ce que m’apporte encore aux files des jours cette expérience. Je croyais partir une année, mais j’étais loin de m’imaginer où m’emmenerai ce voyage, lorsque je mettais le pieds sur ce bateau en direction du Maroc. C’était en fait un voyage d’une vie.





Entre dans la trance

23 08 2010

Un peu etourdit et pour le moins epuise de mon experience sur la route de Leh, je prends la route pour quelques heures afin de me refugier plus au sud dans la vallee de Parvati. La petite route serpente le long de la vallee de Kullu, a flanc de montagne et surplombant les petits villages et leurs vergers de pommes. Je m’engage dans la vallee de Parvati qui s’emble avoir etait coupe au couteau dans le massif. Les immenses parois verdoyante tombe avec une surprenante verticalite dans un torrent furieux. Une fois encore, j’ai le sentiment d’avoir ete retrecit et jamais je n’ai vu un torrent aussi puissant et rapide. Grossit par les pluies incessante, l’eau boueuse devale avec une force destructrice et produisant un tel vacarme qu’il faut s’en eloigner pour pouvoir discuter. Je n’aurai jamais soupconne que l’eau puisse aller aussi rapidement, meme un rafting serait broye comme une vulgaire allumette. Je decide de poser mes bagages a Kasol, un petit village trop touristique et finalement pas assez hippie. Heureusement je me pose a l’ecart du village dans une maison familiale ou je peux passer de longues heures a revasser et lire a l’ombre des pommiers. La vallee est un lieu de culte important pour les Sikhs et les Hindus qui passent en grand groupe a mobilette plus ou moins habille pour l’occasion et prevenant leur arrive a grand renfort de coup de klaxons, qu’on fini d’ailleur par oublie comme faisant partis du paysage sonore indien. Tous se rendent a Manikaran, un peu plus loins dans la vallee ou la deesse Parvati aurait perdu une boucle d’oreille donnant naissance aux sources chaudes qui jaissent du sous sol.

Pour ce qui est de Kasol, c’est une tout autre histoire. Le village est une veritable colonie Israelienne, c’est assez surprenant. Tout est ecrit en hebreux parfois sans meme de traduction et il ya surement plus d’israelien que d’indien. On hesite d’ailleur rarement et l’on m’adresse systematiquement la parole en hebreux… Kasol fut pendant des annees un petit bastion hippie ou l’on vennait apprecie le charasse produit dans les villages alentours. Il faut croire que le bon temps soit termine, comme on peut entendre parfois se plaindre les quelques survivant de cette epoque qui semblent s’etre egare dans les cafes branche du village. Aujourd’hui ce sont principalement de jeunes israeliens bouleverse par leurs service militaire ou tout simplement des bandes de jeunes venu en pelrinage dans ce lieux ou ils pourront fume le shilom avec des pseudo-babas dont seul l’apparence les differencie de la masse. L’ambiance est loins d’etre aussi detendu que ce que je m’imaginais et ormis un ou deux israeliens voyageant seul et qui auront une critique encore plus acide du lieu et de ca culture, je n’arrive guert a me faire accepte dans cette communaute israelite. Mais ce n’est finalement pas si mal, me laissant plus de temps pour moi meme et rencontrant des indiens et quelques etrangers egare comme moi.

Le temps semble coule aussi vite que le torrent. La pluie reduisant grandement le spectre des activites possibles, ma boulimie literaire ne semble pas se calmer. Alors que je prepare mon retour a Manali ainsi que la fin de mon voyage, je suis temoin d’un incroyable spectacle que seul l’Himalaya peut offrir. Souvent je restais contemplatif devant l’immensite de la vallee et la facon dont on se sent blotit au coeur de la montagne alors que le plafond nuageux ne permettait de voir que les immenses alpages. Lors d’une eclaircit, a travers les nuages apparaissent alors les sommets enneiges qui s’elevent a plus de 5 000 metres d’altitudes. Je reste bouche bee devant la presence fantomatique de la montagne, jamais je n’ai vu ou ressentit un tel sentiment, au point de tomber en admiration et oublier de prendre une photo. Mais cela est peut etre mieux ainsi, je resterait avec ma memoire et mes mots. Lorsque la montagne redisparait dans les nuages, aussi vite qu’elle etait arrive, une pensee me frappe. Les sommets enneige semblait depasse tres largement les alpages qui me semblait, quelques instant auparavant, deja atteindre les cieux. Je comprends la facination et le culte portait a ces montagne la ou l’on trouve le ciel le plus petit au monde. Les derniers kilometres de routes sur l’Enfield me ramenant a Manali son une veritable seance de meditation a l’ombre des cedres ou le long des petits villages aux maisons de pierre et de bois qui rappelle les chalets alpins.

Je saute dans un bus publique pour une autre longue traverse, a peu pret 16 heures a travers les montagnes jusqu’a Haridwar et enfin Rishikesh. Haridwar, ville sainte parmi tant d’autre pour les hindous, porte encore les stigmates du Khumba Mela, une reunion qui se fait tous les 12 ans et qui s’est termine quelques semaine avant mon arrive. La ville grouille en particulier de sadous, mandiant et les plus pauvres venues a pied n’ont pas encore tous quitte les lieux, campant dans des terrains vagues au air de bidonville improvise. Rishikesh est assez surprenante aussi. La ville est tres agite de pelerin venant honorer Shiva et le Ganga, mais aussi de touristes en tous genre. Je me rends a Lakshman Jhula, une partie de la ville plus en amont du fleuve ou se concentre ashram, temple et bar branche. On trouve ici un cocktail explosif et pour le moins exotiques de pelerins, sadous, yogi, gurus, adeptes de yoga et meditation, fan des Beattles (c’est ici que venait « mediter » les membres du groupes et ont ecrit la plupart des chansons du « White album »), hippies de tout age et origine (pour changer) et biensur l’habituel lots d’ames perdus en recherche de spiritualite avec parfois des conscequences legerement voir completement deleteres. Tout ce beau monde s’active avec ses horaires propres sous les regards bienveillants des vaches, biensur, mais aussi des troupes de singes qui ont elu domicile dans les arbres, autour des temple et sur les deux ponts permettant de traverser le Gange. Il est parfois difficile de se retrouver dans se joyeux bazarre au milieux du yoga bizness et des sadoue dealers, il est facile de tomber entre les mains d’un guru ou yogi bienveillant qui vous promettra l’illumination et l’elevation spirituelle en vous depossedant de son extreme bonte du lourd poids materiel qui leste votre portefeuille, bienvenu a Rishicash.

Mais resumer Lakshman Jhula a cela serait bien dommage et mal honnete de ma part, car en effet, accroche au flan du puissant et mystique Ganga, ce n’est pas par hasard que tant de personne en recherche de spiritualite se soit retrouver ici et il n’est pas necessaire d’avoir fait un mois de yoga ou meditation pour ressentir cela. La pluie ne cesse de tomber, malgres cela je prends vite gout a la douceur de cette ville au gres des rencontres et je me laisse doucement porter. Les nuages coule dans la vallee laissant parfois apparaitre les collines verdoyantes alentours et le soir la brume vient recouvrir le fleuve creant une atmosphere mystique surrealiste. La pluie me donne une bonne excuse pour lire et paraisser. De nos jours, on ne prends plus le temps de rien faire et l’on porte en permanence une certaine culpabiliter de se laisser aller a la paraisse que seul le son de la television et son lot d’abrutissement semble etouffer. Ormis un petit cour de sitare, quelques cours de yoga pour en apprendre un peu plus et deux ou trois ballade lorsque le temps le permet, je ne fais rien et je me sens bien. Etrangement, l’anxiete du retour s’attenue peu a peu et plus la date fatidique approche moins cela semble me perturber. Peut etre, je prends enfin conscience qu’il est impossible pour moi de m’y preparer, de jauger de quelques facon que ce soit les consequences de ce voyage sur ma personne et ce que j’ai pu accomplir. J’imagine que cela ne sert a rien de crier avant d’avoir mal, alors j’oublie et je vie avec delice le temps qui m’est impartit ici.

Mais comment pourrais je parler de mon passage a Rishikesh sans parler du « Freedom Cafe » pour ne pas le nommer. Ormis une nourriture correct mais cher qu’il faut parfois attendre pendant plusieurs heure, ce qui fait la magie de ce lieux ces biensurs sa location mais surtout sa faune. Perche au bord du Gange avec une vue imprenable sur Lakshman Jhula et son pont ou s’agite toute la journee une foule de petit sari de toutes les couleurs ainsi que des vaches et des motos, on vient s’affaler ici sur les tapis et les coussins de toutes les couleurs en degustant un chai ou un the a la menthe. On rencontre ici des voyageurs d’horizon differents qui se racconte passionnement leurs aventures reciproque. Au debut tres critiques de ce genre d’ambiances, car il n’y a que tres peu d’indiens qui se rendent dans ces lieux et en general se contente d’observer fixement les specimens occidentaux, j’ai appris a aimer c’est lieux qui sont en fait rare et que l’on ne trouve que dans quelques coins du mondes. Un indiens traine ici avec ses tablas et sa flute, viennent alors se mener quelques guitarres ou yukulele et la magie opere. Les langues se melanges ainsi que les rythmes et les cultures, on rit, on chante, on parle, en anglais, espagnol, portugais, hebreux, japonais, hindi et autre alors que les vapeurs de nourriture, de charas et d’encents se melanges delicieusement dans une ambiance alors surchauffe. Une forme de trance s’etablit alors ou je me laisse doucement glisser, aper et hypnotiser blotti sur un coussin les yeux perdu dans l’eau du fleuve, accroche aux levres qui chantent et aux doigts qui jouent. Comme le Gange qui s’ecoule a une vitesse folle et qui portant semble rester immobile, le temps s’efface sous mes pas. Ca y est me voila presque arrive. L’expression « le debut de la fin » prends tout son sens alors que je monte dans le vieux bus publique defonce qui me menera a Delhi. Comme etourdit, comme dans un reve.





Hindy rider

12 08 2010

Quel etrange  ambiance que celle qui regne a Manali. Un peu a l’image de la vallee de Chamonix, la ville s’est rapidement developpe autour du tourisme que se soit pour les activites en tout genre que l’on peut pratiquer ici, rafting, treks, parapente et bien d’autre, ou tout simplement parce que c’est aujourd’hui le moyen le plus sur de rejoindre le Ladack par la route au vu de la situation au Cachemir. Mais la vallee a un autre attrait attirant une faune totalement differente de touriste si l’on peut dire, le Charasse. Le chanvre indien pousse ici a tous les coins de rues, dans les terrain vague et sous les immenses cedre de l’Himalaya. Le hashish qui est produit ici et la tolerance autour de sa consommation entraine une multitude de neo hippies, vieux soixante huitard retrouvant l’energie et les valeurs de leur jeunesse oubliant un instant qu’ils ont pour la plupart adopte le mode de vie qu’ils rejetaient alors si violemment, de jeunes babacool qui pense avoir trouve une vision nouvelle capable de changer le monde reproduisant le meme schema que leurs aines, et une foule d’Israelien venu oublier dans la drogue et la fete les horreurs qu’ils ont pu vivre pendant leurs 2 ans de service militaire. Cela explique donc pourquoi on trouve ici une multitude de bar branche ou l’on passe du reggae, du rock psychadelique ou de la transe ainsi qu’une foule de boutique ou l’on vend des habits pour tous les gouts de ce cote de l’echelle de l’excentrisme. Je passe du coup inappercu avec mon sarouel, ma barbe et me cheuveux long. Malgres tout, il faut avouer que l’ambiance du vieux Manali n’est pas desagreable et qu’on y rencontre des personnages interessants. Mais ce n’est pas la le but de mon passage, je suis ici pour recuperer un Enfield pour me lancer sur la celebre route de Leh. Je trouve finalement la monture parfaite, une Bullet 500cc originale avec le levier de vitesse au pied droit, la premiere en haut et les trois autres en bas.

Apres avoir attendu que la pluie cesse ce matin, j’arconne tout mon barza a l’arriere de la moto. Au premier coup de kick, le moteur rugit de plaisir, le bruit sourd du pot d’echappement venant raisonner dans la petite cour encore ensommeille de la guesthouse ou je m’etais arrete. Des les premiers kilometres de routes le long de l’immense vallee verdoillante, je ressend se sentiment de liberte et cette excitation indescriptible que j’ai pu avoir au volant de ma 4L dans le desert ou sur la petite Honda XL perdu dans les montagnes du Nord Vietnam. La route serpente jusqu’au fond de l’immense vallee au fond de laquelle s’etendent les vergers de pommes. J’attaque l’ascention du tristement celebre col du Rhotang, considere comme le plus dur sur cette route car c’est sur celui ci que se deverse les residus de la mousson venant du Sud. Le nom « Rhotang » signifie « tas de cadavres » faisant reference au nombreux voyageurs qui se perdaient dans son epais brouillard et que l’on retrouvaient parfois en grands nombres inanimes quelques jours plus tard. J’apprehende un peu cette ascention meme si du haut de ses presque 4 000 m d’altitude, ce col est loin d’etre le plus de cette route qui compte 3 autres cols aux alentours des 5 000. Malgres la pluie et le brouillard, j’avale rapidement les 35 premiers kilometres a appercevant du coins de l’oeil les immenses cascades de plusieurs centaines de metres qui semblent couler directement des nuages et la vegetation etagee passe d’une foret mixte, a l’immense foret de cedre de l’Himalaya et enfin aux alpages rocailleux. Je prends peu a peu confiance ne rencontrant que quelques passages ou la route est deteriore, quelques traversees de petits ruisseaux et quelques flaques de boues. Je trouve que les indiens exagerent et je prevois deja mon arrive prematuree dans l’autre vallee.

Comment decrire la derniere dizaine de kilometres qui m’ont mene au sommet… La route a ete remplace par une bande discontinue de goudron, ou entre deux debris de bitume on alterne entre riviere et boue. Si on ajoute a cela la pluies qui ne s’arrete jamais, le brouillard et les nuages dans lesquels j’evolue alors, la foule de camions, 4*4 et autre bus de touristes part-chocs contre part-chocs et finalement la foule de pietons et travailleurs,  alors on peut facilement s’imaginer qu’il me faudra 4 longues heures pour parcourir ces quelques kilometres. Agripe au guidon de la grosse Enfield tetanise par la pluie et le froid, je me fais doucement un chemin dans ce chaos. Souvent une petite glissade ou l’odeur de brule qui emane de mon embrayage commande a mon cerveau de m’envoyer une petite pousse d’adrenaline qui me ramene a la realite. Il me faut parfois longer la bordure boueuse et glissante de la route au bord du precipice pour pouvoir avancer tant le traffic semble irremediablement bloque a la vue de camions face a face suivie du longue file de camions sur une portion a voix unique. Je fini quand meme par m’enliser a deux reprise dans la boue qui m’arrive maintenant a mi-mollets, puis a faire litteralement « tomber la moto » un peu plus loin sur la route. Toujours sous l’epee de Damocles que represente cet embrayage qui chauffe, je ne pourrais jamais assez remercier les indiens ou les autres motards qui m’ont aide a sortir de la sans plus de probleme.

Etrangement, apres toute cette agitation et cette confusion, lorsque je passe le col, ou je devine le petit stompa auquel est accroche une multitude de petits drapeau a priere, je suis alors absolument seul. Je passe alors de l’enfer au paradis. Presqu’en roue libre le long de la petite route sinueuse, je sors alors de nuage et je decouvre alors le paysage alors qu’un rayon de soleil vient me rechauffer. Peut etre est ce dut a la difficulte a laquelle je venais de faire face, mais j’ai rarement ressentit un telle bonheur dans ma vie. Je ressent une grande agitation a l’interieur, je ne peux m’empecher de verser quelques larmes de bonheurs qui ne viennent pas erroder d’un centimetre le grand sourire qui semble s’etre figer sur mon visage. Les alpages verdoyant qui s’etendent entre les rochers sont couverts de fleurs de toute les couleurs que les quelques rayons de soleils me permettent d’en apprecier le parfum. La vallee qui s’etends sous mes yeux est immense. Une immensite que l’on ne connait pas dans nos contres. Je m’arrete un peu plus bas devant une petit cabane de pierre d’ou une fois encore sont accroche des petits drapeaux a prieres qui flotte dans l’air frais qui souffle en permanence ici, un peu comme un rappel de notre insignifiance par rapport a la taille de ces montagnes.  Je commande ce qu’il y a, du dal. Les petits gamins souriants et semble t’il amuse par ma presence m’apporte l’assiette de riz et de differents haricots ainsi qu’un grand verre de chai fumant. La nourriture est divine par sa simplicite et ses saveurs et je decouvre avec plaisir le « ladacki chai », ce delicieux the au lait ou le beurre, je suppose de yak, vient remplacer le lait.

Le reste de la route qui menne a Keylong est absolument superbe, meme le bitume est parfait par endroit. L’immense vallee me donne l’impression d’une gorge qui aurait ete aggrandit de facon demesure. Jamais je n’ai vu une montagne comme celle ci, je ne peux que m’incliner devant le Grand Himalaya. On croirait pouvoir voir la montagne pousser a vue d’oeil, les immenses parois roucheuse torture par l’activite geologique et l’action insessante de l’eau de pluie et des glaciers venant tailler parfois comme une lame l’ensemble du paysage. Le plafond nuageux me permet d’appercevoir bien au dela du fond de vallee ou broutte paisiblement quelques animaux autour des petites maisonnettes miniaturises, comme accroche dans le ciel les glaciers laisse echapper d’immense cascade de plusieurs centaines de metres qui viennent ricocher contre la parois avant de degouliner sur les pentes verdoyante comme des torrents laiteux. J’ai beau m’arreter frequemment pour prendre quelques cliche, je fini toujours assi sur ma moto surchargee captive par l’observation de ce paysage dont je sais pertinament que l’essentiel ne sera jamais capture par l’appareil. J’arrive finalement a Keylong, garde par les monasteres et stompas litteralement suspendu aux parois et d’ou des cascadesde drapeaux multicolores, apres le dernier ravitaillement en essence avant la ville de Leh a quelques 400 kilometre de la.

Apres une excellente soiree en compagnie de deux indiens qui ont decide de faire la route a VTT avec qui j’aurais de longues discussion emplie de spirualite dont l’Inde a le secret, je plonge dans un sommeil profond, epuise et grandit par cette journee et sous l’oeil bienveillant des montagnes dont on peut percevoir l’immense presence malgres l’obscurite de cette nuit nuageuse. Je me leve a l’aube motive par une energie grandissante et il ne me faut pas longtemps avant d’etre de nouveaux aggripe au guidon de la Bullet. A peine etant sorti de Keylong, un torrent coupe la route, mais je peux voir un pont en contre-bas de la route principal. Apres avoir vu un de ces enormes camions multicolore couvert de dessins hinduiste sense les proteger traverser le torrent et sous le conseil d’un indien qui n’a probablement pas compris un mot de ce que je lui disais mais ne voulait pas me decevoir, je lache l’embraillage et je presse la manette des gazs. Me voila a 6h30 du matin dans un torrent dont l’eau ne doit pas depasser 5 degres et qui s’avere plus profond et plus puissant que ce que j’esperais. Il n’en faut pas plus pour qu’a pas deux metres de l’autre bord, ma roue vienne buter contre un enorme galet. La scene n’aura pas dure plus d’une quinzaine de seconde, mais une fois encore la fumee de l’embraillage, le son des bulles produit par le pot d’echappement qui est maintenant completement immerge, la force du courant contre lequel il faut que je lutte en balancant tout mon poids et finalement l’idee que je ne peux m’en remettre qu’a moi meme suffisent a me donner l’impression que cela a dure une eternite. Je pousse tant bien que mal du bout des pieds sous lesquels glissent les galets en secouant tant que je peux le guidon pour essayer d’enlever de ma route ce qui peut bien me bloquer. Il faut croire que ma technique, il faut bien l’avoue inspire des quelques tours de roues en 4L sur des terrains difficile, n’est pas si mauvaise ou que mon ange gardien fait particulierement son travail, je sors finalement du torrent. Apres avoir fais une petite pause, assis par terre a bout de souffle a cote de ma moto dont je me demande encore comment il est possible que le moteur tourne encore, je me remet en route pour essayer d’avancer le plus possible.

On m’avait prevenu que la Rhotang pass serait dans un etat pitoyable mais que la route et la pluie allaient s’ameliorer a l’approche du Ladack, j’avais donc decider d’avaler les kilometres aux plus vite pour etre tranquil. Malheureusement ,il semblait que la petite route qui serpentaient maintenant suspendu a flanc de vallee ne faisaient qu’empirer. Je ne laissait neanmoins pas deconcerter par ce detail, le regard perdu sur la vallee qui perd peu a peu son aspect fertile pour laisser place a d’immense pente rocheuses qui se tachent de petites touffes d’herbes dont la couleur change selon l’angle de vue et ou l’on devinne les troupeaux de chevres cachemirs. J’imagine c’est surement une vue proche de celle que peuvent apprecier les rapaces planant au dessus d’un massif montagneux. Apres le passage sur le petit pont branlant en bois et en metal rouille a Darcha au dessus de l’immense vallee qui innonde la vallee et parfois quelques maisons, j’attaque l’ascension vers le Baralacha, le premier des grands cols qui culmine a presque 5 000 metres. Apres quelques kilometres me voila de nouveau bloque par un torrents, cette fois nettement plus grand et puissant que le precedent. Refroidit et toujours trempe par mon experience du matin, je commence a vraiment me poser des questions sur la suite de la route alors qu’un vehicule tout terrain de l’armee traverse avec hesitation et le colonel, ou je ne sais qui, m’interdit de traverser m’assurant que je courais a ma perte. Apres quelques minute de contemplation devant ce splendide spectacle de la nature effacant en quelques heures les longues journees de travail de l’etre humain, je vois arrive 4 motards indiens bien decide a traverser. Ce sont 4 locaux qui ont decide de ce rendre a Leh en moto pour la premiere fois. Avant que je ne realise vraiment ce qu’il se passe, me voila pied nu, le jean retrousse sans vraiment de succes dans une eau glacee et puissante, qui nous arrive a mi-cuisse, a pousser avec mes nouveaux compagnions l’un d’entre nous sur sa moto. Une fois encore ma moto, ma guitare, mes affaires ainsi que moi meme avons droit a un bon bain frais qui s’acheve de l’autre cote avec des cris de joies. Au vu des obstacle qui paraissent grandir crescendo au fur et a mesure des kilometres, nous decidons de nous suivre et de s’entraider. Cela fait raisonner en moi cette petite phrase que m’avait confier un berbere dans le desert alors que je m’exaltais sur la gentillesse des gens que j’y croisait, il m’avait repondu avec un sourire bienveillant et un regard percant : « Dans le desert plus que nul part ailleur, l’homme a besoin de l’homme pour survivre ».

Apres un petit dejeuner sous une des celebre tente « parachute » dans un des rares petit camp qui longe cette route, petit ilot d’humanite perdu dans ce monde mineral, nous attaquons la derniere serie de lacet qui menne au sommet. La vegetation a ce point a presque disparut et la neige et les glaciers se font de plus en plus presents. Difficile de ne pas etre absorbe par ce spectacle grandiose. La realite revient me frapper une fois de plus avec un torrent qui traverse la route mais cette fois ci, la montagne a arracher le pont qui permettait de traverser et des travailleurs s’affaire a en construire un nouveau. Je passe peut etre deux heure stupefait et amuse par toute l’agitation qui se deroule en contre bas du rocher je me suis assis et d’ou je peux observer la scene. Les travailleurs indiens s’affaire a leur assembler les poutrelles de metals qui deviendront presque sous me yeux un pont alors que tout le monde s’affaire a sortir un monospace de touriste du torrents. Que ce soit les cordelettes ridicule avec lesquels on essait de tirer le vehicule qui ne cesse de se briser, avec lesquelles on arrache le part-choc ou l’absurdite de se relancer dans la meme tentative, elle aussi couronne d’un echec, une fois le vehicule secourue, je suis stufait a quel point la scene manque de bon sens ou peut etre de recul. C’est finalement un buldozer qui viendra pousser le vehicule hors du torrents permettant aux 4*4, camions et bus de s’elancer. Les motards venant de l’autre cote n’ont d’autre moyens que de traverser charge dans la pelle d’un tractopelle.

Il faut comprendre que la vallee de Keylong est si encaisse que aucun portable ne passe, et la route si isole qu’une fois le col du Rhotang passe, on est seul sans occune information avant d’arriver a Leh. C’est en croisant les premiers bus de touristes et les militaires que j’apprends la situation actuelle dans la region et je decide finalement de faire demi-tour. Une pluie diluvienne s’est abatue au Ladack le soir ou j’ai quitte Manali, laissant la ville ravage par des coulers de boues. Une coulee aurait aussi rase 7 kilometres de routes apres Pong a quelques dizaines de kilometre d’ou je me trouve. Le compte des tues serait deja d’une centaines alors qu’il y a encore des centaines de disparues et de personne dont on a aucune nouvelles etant en trek ou sur la route, et dont je realise que je fais parti. Tres vite l’option qui semblait la plus simple et qui consistait a se rendre a Sarchuc a quelques kilometre de la est mise de cote. Il est hors de question de se retrouver coince la bas alors qu’un millier de camion y est bloque et que deja la nourriture manque. A la vue du ciel qui se noircit, il est imperatif que je retourne a Keylong avant que la pluie ne rende cela impossible. Je refais donc les kilometres de ce matin ainsi que les traverses perieuses, que le passage successifs de camions n’a fait qu’empirer jusqu’a la ville de Keylong que je vois apparaitre alors que la nuit tombe sur la vallee. Comme ci tout cela ne suffisait pas, tous les hotels de la villes sont overbooke ou hors de prix vu la situation et la foule qui a decider de faire escale ici avant la difficile ascencion du Rhotang le lendemain. Je trouve finalement refuge dans une grande guesthouse tenue par une famille tibetaine et je tombe a nouveau dans un sommeil profond alors que je peux sentir la tension dans chacun des muscles de mon corps.

Je n’aurai qu’effleure le Ladack arrete a quelques dizaine de kilometres de ses frontiere. J’aurai eu neanmoins l’occasion de voir les visages et les paysages change tout au long de cette route, la roche prenant le dessus sur la vegetation et les visages ronds plus clair de peau, les yeux plus ou moins bridees et parfois meme les cheuveux blonds, les yeux clairs viennent remplacer les types indiens et leur yeux noirs. J’apprecie les derniers instants de routes seul dans cette immensite avec pour seul musique celle de l’air qui semble souffler en permanence comme si la montagne respirait. Meme l’ascention du Rhotang, il faut l’avouer dans le bon sens, n’est pas desagreable meme si je n’ai pas plus de chance avec le temps. Au moins j’evite les foules et les files de camions qui semble s’etre enfin arrete. Alors que je devale la vallee verdoyante de Kullu en route vers la civilisation, au milieux des immenses cedres, des blocs rocheux posaient au milieux de tout cela et les cascades qui semble tomber directement des nuages, je prends doucement conscience de ces trois derniers jours et ces quelques deux cents kilometres parcourus au milieux de l’Himalaya. Je n’ai aucun regret ni meme deception. J’ai ainsi une bonne excuse de revenir dans la region. C’est lorsque je vois le mecaniciens qui tient le petit garage ou j’ai loue la moto qui ‘offre un chai et des samosas ainsi que le regard et l’emotion de mes parents grace a internet, que je realise alors un peu ce qui vient de m’arriver. Je suis heureux une fois de plus d’avoir la chance de faire ce voyage, tout ce qu’il m’apporte et surtout je suis heureux de vivre.





Le long du fleuve…

4 08 2010

Alors que le jour se leve sur les rizieres du nord de l’Inde qui borde la voie de chemin de fer, il est cocasse de voir une veritable foule d’indien accroupie dans les champs s’adonner a leurs besoins naturels. Je suis finalement arrive dans le Nord avec ses densite de populations inhumaine, la salete et la proximite qu’elle entraine et quin n’a d’autre pareil nul par ailleur dans le monde. Ce charmant spectacle n’est qu’une des consequences qui son parfois tragique pour les habitants des bidonvilles. Mais de toutes les villes d’Inde, il n’y en a probablement aucune aussi carismatique et spirituelle que Varanasi. Alors que le train franchis le long pont qui franchit le fleuve sacree, Ganga, les premiers rayons du soleil viennent rayonner sur les ghats ou des milliers d’indiens se reveillent et viennent accomplir l’ablution quotidienne dans les eaux turpides. La ville est un incroyable bazarre, plus qu’aucune ville que j’ai traverse, au milieux du traffic chaotic dans les rues defoncees, se tiennent debout ou couche les vaches et les taureaux parfois de taille impressionnante comme inconscient de cette agitation qui les entoure. En effet, je decouvre aussi les lieux touristiques indiens avec leur lot de rabatteur et autre chauffeur de rickshaw, ces petits vehivule a trois roue hybride entre la voiture et le scooter, qui vous sautent a la gorge des qu’ils vous voient debarque. Mais il faut croire que je commence a m’y habituer, calmement, avec un peu d’humour on arrive en general a s’en defaire, la derniere chose a faire etant de s’ennerver ne faisant qu’envenimer la situation.

Comment ne pas tomber sous le charme d’une telle ville… ses ruelles enlassees au detour de chacune d’entre elle on decouvre un tresor architectural, un temple centennaire ou tout simplement un scene de vie indienne touchante d’authenticite. J’echoue dans le quartier musulman au sud du vieux Varanasi, moins touristique, plus calme ou l’on peut visiter les usines a tisser la soie. Je passe aussi des longues heures sur la petite terrasse qui surplombe la ville, fascine par l’incroyable vie qui se deroule sur les toits de Varanasi. Les gamins jouent au cricket et au cerfs-volants, les faisants dancer dans le ciel, les singes passent de toits en toits a la recherche de quelque chose a voler ou tout simplement s’affairant a l’etrange vie urbaine qu’ils ont developpe ici, ou encore un jeune homme dresse des pigeons, les faisants danser avec son long baton en bambou dans l’indifference generale. La vie au coeur des ruelles parfois si etroite qu’on ne peut meme pas apercevoir le ciel, est toute aussi passionante. Je deambule, je me perds puis je me retrouve, debouchant sur des vaches semblant toutes aussi perdue que moi, des enfants qui jouent ou des vieillards avec qui je m’assoie pour deguster un chai et qui me surveille du coin l’oeil, le sourire aux levres. Tot le matin, je deambule sur les ghats, ces series de marches toutes differentes tombant dans le Gange ou les gens viennent se laver de leurs pechets quotidiennement. C’est un rituel etonnant et d’une grande beaute, les baignades ce prolonge toute la journee. Seul les eclats de rires des gamins et les bruits de leurs plongeant viennent briser le calme du fleuve qui s’ecoule. C’est aussi la, sur les deux « burning ghats » que l’on brule chaque jour des centaines de corps dans de grands buchets. Cette ceremonie permet selon les hindous de briser le cycles de reincarnation et ainsi rendre a la nature ce corps qui nous a ete prete et atteindre le Nirvana ou l’Enfer suivant le karma du defun. Les corps deambule dans la vieille ville porte par 4 personne qui crie en sanscrit parfois suivit d’une foule avant d’etre apporte sur le ghats ou il est lave une derniere fois dans le Gange avant finalement d’etre dispose sur un buchet. C’est un proche, rase pour l’occasion a l’exception d’une touffe de cheuveux sur l’arriere du crane qui vient apporter la feu qui enflammera le corps. C’est un spectacle impressionant de voir ainsi la chair bruler puis les os ne laissant derriere qu’un tas de cendre. Mais cette ceremonie n’est aucunement morbide, decore d’une multitude de fleur et les gens assistant souvent habille de couleurs vives, c’est un honneur de pouvoir mourrir ici et ainsi etre liberer du cycle des reincarnation. Le rapport a la mort des indiens est beaucoup plus sain que celui que nous entretenons dans nos societe occidentale, ce n’est pas un tabou et la mort est un constituant a part entiere de la vie. Seul les enfants et les femmes enceintes ne sont pas incinere et jeter directement dans le fleuve pour permettre a l’individu mort prematurement de se reincarner et ainsi accomplir ce pour quoi il a ete envoye sur Terre.

La chance m’aura amene a Varanasi pour le festival de Shiva. Pendant un mois, les pelerins de quatre coins de l’Inde se reunissent ici pour venir accomplir des rituels et des ablutions sacrees. Habille en orange, la couleur de Shiva, et se deplacant en grands groupes souvent anime portant tous des batons de porteurs d’eau decores pour l’occasions, ils passent rarement inapercus. La particulier de Varanasi est aussi le chanvre indien qui est ici plus ou moins legal. On peut ainsi deguster des « bang lassi » qui sont des milkshake de lait fermente au chanvre et dont les effets ne sont pas a sous estimer. On peut aussi voir les sadous, ces ermites ayant devoue leurs vie au culte, et les brahmans fumer le shiloms, une sorte de pipe en terre cuite, dans les temples qui bordent le fleuve. Invite par un brahman rencontre sur les burning ghats, je me retrouve assi dans un petit temple surplombant les ghats ou se deroule une ceremonie a fumer le shilom avec d’autres personnes de la caste et un sadou. C’est une experience surprenante et ennivrante. Je me laisse porte par l’ivresse et je vais ensuite deambuler dans les rues de la ville. Le chanvre ayant leve le filtre sensoriel qui couvre les sens, je me laisse ainsi submerger par cette foule d’information et je decouvre Varanasi d’une facon nouvelle. La nuit, plonge dans une forme de penombre la ville prend des teintes orange sous les vieilles ampoules a incandescences et les bougies de petits commerce, les sceptiques diront que cela n’a rien a voire avec le faite que nous sommes dans la ville du dieu Shiva. C’est comme etre imerge dans une eau trouble, nageant dans la moiteur des soirees indienne et son agitation nocturne. Ayant retrouve Marco et un ami a lui que j’avais rencontre a Hampi, je passe mes soirees en leur compagnie puis je retraverse a pieds la ville et ses ruelles sombre souvent sous les regards surpris et bienveillant des indiens qui me demandent si je suis perdu ou si j’ai besoin d’aide.  Le temps des quelques jours que j’aurai passe ici, la mousson aura charge les eaux du Gange qui auront grignote peu a peu les marches des ghats et meme parfois des petits temples. Les premiers jours c’est une maree verte de nenuphares qui coulent le longs des ghats, puis une eau boueuse de plus en plus agitee, qui aura engloutie meme le marche qui s’etendait sur le ghats principale.

Le temps aura file a toute vitesse, comme emporte par les eaux du Gange et deja je dois me remettre en route. Je prends un train de nuit pour Agra ou j’arrive tot le matin. Avec un israelien rencontre dans mon compartiment nous nous mettons en route pour le celebre Taj Mahal, le joyaux des Indes. Une fois passe l’imposante porte puis l’immense muraille de brique rouge qui entoure l’edifice, enfin j’ai la chance de contempler ce chef d’oeuvre d’architecture Mogul. Le marbre blanc quelques peu marque par les annees, il est indiscutable qu’il n’existe probablement aucun batiment au monde d’une telle beaute ayant ete construit par amour. Les dimensions restent humaines et l’acoustique au coeur du mausole est surprenante. Le long du Taj s’ecoule le Gange et plus haut sur le fleuve on peut apercevoir la muraille rouge imposante du fort d’Agra. A peine la visite de cette incontournable termine, pas une minute de perdu nous sautons dans le premier train pour Delhi. Il faut croire que la vie en aura voulu autrement, le train aura plus de 3 heures de retard et nous finirons la route en rickshaw. Ayant dans la tete un reve que j’avais longtemps ressasse depuis mon sejour au Vietnam, je me rends au coeur du marche des mecaniques dans l’idee de louer ou acheter une des legendaire « Royal Enfield », ces motos indiennes au look incomparable et au son inimitable. Malheureusement mes finances ne me permettent pas cette folie… un peu vexe et forcement decu, je me rends dans une des gare routiere de Delhi et je saute dans le premier bus qui part vers le Nord. Pour la deuxieme nuit consecutive, je dors dans les transports en commun et ce les paysages fertile et verdoyant du Punjab que je decouvre quand j’ouvre les yeux.

Me voila a Amristar, la ville plus importante des Sikhs. Cette religions, nee de l’Hinduisme, du refut du systeme des castes et de la vertue du travail et de la meditation trouve son origine ici au coeur du Punjab. La pluparts des hommes portent les charismatiques turbans qui cachent leurs cheuveux qu’ils ne coupent jamais et parfois meme un morceau de tissu qui vient leur couvrir la barbe et une moitie du visage. Les punjabi sont un peuple guerriers qui a ete oppresse par le colon britanique puis les indiens au cour des siecles. Ils sont particulierement grands et imposants mais d’une extreme gentillesse. Je visite ici le celebre « Golden Temple », le temple le plus important pour les Sikhs au coeur duquel repose un des ouvrages les plus sacres de ce culte. Entoure d’un immense edifice blanc a l’architecture typiquement indienne, je decouvre une immense retenue d’eau rectangulaire au milieux de laquelle semble flotter le petit temple recouvert d’or. Partout resonne les chants religieux accompagne de citarre et de tablas, je marche le long de l’eau ou se baigne les pelerins coiffe comme tout les hommes d’un turbant pour me couvrir les cheuveux. Je n’essai meme pas de me rendre dans le petit temple au vu de l’immense file d’attente sous un soleil de plomb. La reflexion est si forte entre le marbre blanc et l’or que je suis presque aveugle dans ce temple, mais je suis emerveille de la beaute du lieu. Je suis aussi touche particulierement par la logique Sikh qui veut que tout soit gratuit, meme la cantine et l’hotel que compte le complexe et ou l’on peut aider benevolement pour faire la vaisselle ou faire une donation. Ironiquement, je me fais voler ma vieille paire de tong que j’avais laisse devant le temple. Mais comme la vie fait bien les choses, je suis enfin mis au pied du mur pour les remplacer, ce que je voulais faire depuis quelques semaines.

Cette petite escale au Punjab fut de plus agreable et apres avoir deguste de delicieux naans, ces pains cuits dans de grandes jarres en terre cuite, je me remets en route pour l’Himachal Pradesh. Des que nous passons la frontiere de l’etat, les rizieres et les feuillus sont remplace par des rizieres en etage et une foret de pins. Le paysage aussi change immediatement, je quitte la plaines pour les premiers vallonements des contreforts de l’Himalaya. Tres vite, la route devient de plus en plus sinueuse, les vallees plus encaisses au seins desquelles s’ecoulent de puissant torrents et les sommets disparaissent dans les nuages. Je fais une escale dans la celebre ville de Dharamshala, refuge du Dalai Lama, mais je ne me rendrais pas dans le petit village de Mc Leod Ganj perche quelques kilometres plus haut et qui abrite le gouvernement en exile du Tibet. J’ai la bonne idee de saute dans un petit bus public en direction de Manali. Les dix heure de route sur les routes tortueuses de l’Himachal Pradesh et sous une pluie battante deviennent un veritable odyssee. Nous nous retrouvons a 50 dans le petit bus comprennant 37 places en compagnie de nombreux bagages et il faudra changer deux fois de vehicule dut a des pannes diverses. J’imagine que ce sont ce qu’on appelle les « joies du voyage ». C’est finalement a 4h30 du matin, le pied enflees et infecte suite a un coup que j’ai recu au debut du voyage, toujours sous une pluie battante et dans une fraicheur himalayesque que j’arrive a Manali.





A travers les Indes.

30 07 2010

C’est etrange de se dire que j’ai deja passe un mois et demi a travailler dans cette ferme. J’ai decide de partir un peu plus tot afin de realiser un reve avant mon retour en France, mais je resents un pincement au coeur a l’idee de quitter ce petit coin de paradis et ses habitants. C’est aussi pour moi la derniere ligne droite. Plus qu’un mois et il faut rentrer en France. C’est une idee etrange qui me parait bien loin. Elle fait surgir pas mal de question. Ais je change ? Va t’on me reconnaitre ? Est ce que finalement ce voyage qui m’apporte tant et me laissera marque a vie ne va pas quelque part m’isoler ? Je commence doucement a en percevoir les consequences sur ma facon d’agir et de reflechir, mais je suis encore loin d’apprecier tout ce que cela m’apporte. Les questions fusent et assis dans la gare routiere de Bengalore, je retrouve ce sentiment de liberte si particulier au voyage. J’observe les gens passer, s’affairer et l’agitation typique de de l’Inde. Apres une nuit dans le bus, sans vraiment fermer l’oeil de la nuit, que ce soit du a l’etat de la route plutot chaotique ou bien le flot discontinue d’idee qui occupe mon esprit, me voila arrive a Hampi. Le petit village du nord du Karnataka est connu mondialement pour avoir etait autrefois le centre de l’Inde ou a l’epoque il comptait quelques 500 000 habitants. Les murailles, ruines et autres temples semblent parsemer le paysage de bloc rocheux roses dont on se demande parfois par quel etrange phenomene ils ont ete depose ainsi ou comment tiennent ils en equilibre.

Le site est presque desert, il y regne une atmosphere tranquille et agreable. J’y fais de bonne rencontre avec des francais en vacance. Je realise ainsi a quel point j’avais pu etre seul depuis quelques temps et developpe une envie presque boulimique de m’exprimer et parler. Avec ces nouveaux compagnons de voyages, nous voila parti a l’exploration des ruines de Hampi sur de petit scooters. Entre les collines rocheuse rose saumon, les cocotiers et les rizieres d’un vert intense ondulant sous l’effet du vent, il y a quelque chose d’appesant dans ce lieux. La vie des villages environnant ne semble point perturber par l’affluence touristique du lieux et parfois entre deux maisons de bric et de broc, on decouvre un temple vieux de plusieurs siecles. Il est incroyable de penser qu’il y a seulement 400 ans ce lieux etait le coeur d’un empire qui s’entendait sur la majeur partie du Sud de l’Inde. Cela me fait realiser l’aspect ephemere de ce que l’homme cree. Aujourd’hui l’occident est au centre du monde mais deja avec le developpement de la Chine, de l’Inde ou encore du Bresil, on peut voir l’aube d’un nouvel ordre mondial. Avec les problematiques du petrole, de l’eau et environementales en general, on peut deviner que le monde comme on le connait aujourd’hui n’est qu’une phase transitoire. Il est pourtant surprenant que malgres l’education et l’histoire en general, l’humanite continue de faire les memes erreur et puisse ainsi regresser. L’Inde est le plus parfait des exemples, quand on observe la situation du pays aujourd’hui, la salete, la misere et les conflits religieux, il est difficile de croire que ce pays abrita il y a presque 2 300 ans l’immense empire Mauryen d’Ashoka. Ormis le fait qu’il fut le plus grand empire que le sous continent est jamais portait, s’etendant sur l’Inde, le Nepal, le Pakistan et une partie de l’Afganistan avec un systeme elabore de decentralisation qui en ferait rever beaucoup aujourd’hui, mais deja Ashoka avait mis en place un systeme de sante public et une veritable securite social comme elle tendent a disparaitre de nos jours, et rarement on a vu des periodes de l’histoire avec une telle tolerance religieuse.

A Hampi aussi, on peut observer la cohabitation avec les mulsulmans qui possedent leur propre quartiers au sein de la muraille, proche de ceux du roi. Un petit peu comme au Maroc ou l’on trouve dans chaque medina un quartier juif au plus proche du palais royal, car ils etaient estime et hautement respecter en tant que conseillers, commercants ou artisants, je ne peux m’empecher de penser que le monde actuel porte en lui un malaise, quelque chose de nefaste qui pousse les hommes a s’opposer, la ou il n’y a lieux d’etre. En Inde, il est facile de trouver des exemples de tolerances et de cohabitation religieuses, que ce soit des empires musulmans comme les Moguls ou hinduiste. Pourtant, malgres la grande mixite indienne, il y a un sentiment, une haine silencieuse mais pesante que l’on peut ressentir a travers le pays. On se radicalise ainsi des deux cotes, accusant reciproquement l’autre partie d’avoir commence, un petit peu a l’image d’enfant qui se chamaillent, et les echanges sont minimiser, au point de ne devenir que des chocs frontals et des exces de violences.

Pour en revenir a Hampi, ces quelques jours de detente, rythme par les pluies qui commence a s’intensifier et en bonne compagnie, me font un bien fou. Finalement, malgres les edifices impressionant et parfois extremement bien concerves, ce qui me touchera le plus ce le petit temple d’Hanuman sans pretention, pourtant millenaire, perche sur une petite colline rocheuse surplombant les alentour. C’est le lieux ou serait nee le dieu singe, reincarnation de Shiva, il y a 17 millions d’annees. Le lieux est abrite d’ailleur plusieurs colonies de singes de 2 especes differentes et qui semble se prelasser la haut paisiblement. Le sadu, qui est l’equivalent de nos moines, et qui realise les ceremonies dans ce petit temple a grimpe les 570 marches qui menne au sommet de cette colline ou il passera le reste de ces jours. Nous passons un long moment au sommet, assis sur un rocher, les yeux perdu dans le paysage ou joue les rayons de soleil qui percent les nuages et marbrent le rizieres et les roches alentour. C’est un lieux incroyable et qui force a la meditation, difficile de redescendre dans le monde des hommes apres cela.

Quand il faut reprendre la route, je me realise a quel point la compagnie m’a fait du bien, et j’espere retrouver Marco plus loin sur ma route, probablement a Varanasi. L’interet du voyage consiste a mes yeux dans les rencontres, mais aussi dans les imprevus. J’ai abandonne l’idee d’aller a Goa qui subit en ce moment le gros de la mousson et monter directement voir les grottes d’Ellora et Ajanta. Arrive a la gare routiere de Hospet, la petite ville pres de Hampi, j’apprends qu’il n’y a pas de bus pour Aurangabad, ma prochaine destination, dut au greve. Je prends donc un bus pour Bijapur ou je compte prendre le train. J’atteind Bijapur a la tombe de la nuit, la petite ville est agite, mais ses habitants chaleureux et surpris de la presence d’un etranger. Ma decision de manger avant de me rendre a la gare me coutera un train direct pour Aurangabad. Je fini donc par prendre un train de campagne pour Soljapur ou j’arrive a 3h du matin et dois passer la nuit dans la gare avant de pouvoir prendre un train pour Aurangabad le lendemain matin. Je fais ainsi l’experience d’une autre vie, celle des gares et des trains en Inde. Il y a quelques jours je faisais encore parti de la vie des Dalits, et maintenant me voila accueilli par les classes sociales plus aisees et les castes superieurs. On s’occupe de moi, on me nourrit. Je suis spectateur du balais des petits vendeurs de chai, de nourriture, des handicape et gamins qui nettoient les vagonds en rampant par terre, les Hijras cette caste de travesti qui vie des sous qu’elles mandit voir raquettent aux hommes, tout cela sous les regards souvent meprisants de passagers. Meme dans la gare de Soljapur ou je passe la nuit, j’ai du mal a trouver un endroit ou m’allonger tant il y a de voyageur etendu par terre. La scene est quelque peu surrealiste pour un occidentale, pourtant dans toutes les gares indiennes, il est difficile de se deplacer tant il y a de voyageurs, vendeurs et autres, assis ou allonger sur le sol. Difficile de pouvoir dormir tranquillement, de nombreux passant s’arretent pour me poser des questions et me souhaiter la bienvenue. Tout le monde semble amuse par ce jeune etranger qui dort par terre parmis les indiens.

Ce n’est que le lendemain en fin d’apres midi que j’arrive finalement a Aurangabad, qui est une petite ville de campagne bien agreable. Mais ce n’est pas tout car elle fut autrefois, elle aussi, la capitale de l’Inde sous l’empire Mogol. On peut donc y admirer quelques chefs d’oeuvre d’architectures et une gigantesque tour, qui je suppose devait etre un minaret, qui se dresse au pied d’une immense colline entoure de falaises. Apres une bonne nuit dans un vrai lit, me revoila parti pour l’impossible. Leve a 6h, j’ai decide d’aller visiter les grottes d’Ellora et d’Ajanta dans la meme journee. Un projet un peu trop ambitieux. Les grottes d’Ellora sont un ensemble de temple Bouddhiste, Hinduiste et Jain datant du 5 et 6eme siecles. Elles comprennes plus d’une trentaine de temples qui s’etendent sur presque 2 kilometres, parfois surplomber de cascade en cette saison. On entre sur le site comme dans un immense jardin au pied d’une colline. Il me fallu quelques instant pour realiser que les temples etait sous mes yeux. Jamais j’aurai pu imaginer que de telles edifice put etre concu par la main de l’homme. Tailler directement dans la roche ocre fonce, parfois sur plusieurs etages se dresse de gigantesques edifices ornes d’une multitudes de statuts du Buddha ou d’autre divinites. Je deambule seul au milieux des colonades massifs des monasteres bouddhiste, jusqu’a l’arriere salle ou trone un Buddha entourre des ses gardiens de pierres de plusieurs metres de haut, les buddhitsava. Les statues semble garder paisiblement ces immenses sanctuaire ou regne encore une ambiance particuliere. Mais c’est un temple hinduiste qui constitue ici l’attraction principale. Le temple de Shiva est a la dimension de nos plus grandes cathedrales, mais il n’y a pas un centimetre carre qui n’ait ete taille, ornemente et autrefois peint. Les range d’elephant de pierre semblent porter le temple sur leur dos et le barre reliefs conte des histoires millenaires. Je suis emerveille par le travaille de la roche, il est difficile a croire qu’un tel edifice put etre taille dans la roche et non construit, surtout il y a plus de 1500 ans… Etrangement ma presence semble etre une attraction tout aussi interessante pour les familles de touristes indiens et on ne cesse de me demander d’etre pris en photo.

Finalement, je suis chasse par la pluie qui commence a s’abattre sur Ellora et je saute dans une Mahindra, ces grosse jeep qui servent de taxi collectifs. Voila pres de 10 ou 11 mois que je voyage dans des pays plutot pauvres ce qui peu a peu m’a eveille a une autre realite. Je ne suis pas surpris de voir 14 personnes s’entasser dans le petit, si l’on prends en compte le nombre de passager, vehicule. Mais c’est la que reside toute la magie du voyage et que l’Inde, d’une facon anodyne et pouvant paraitre a beaucoup un detail de peu d’importance me prouve encore une fois que j’ai beaucoup a apprendre de ce pays quand la vingtieme personne monte dans le coffre du vehicule qui devale alors la route sinueuse avec en fond les enceintes crepitantes de musique Bollywoodienne. A peine de retour a Aurangabad, je saute a nouveau dans un bus qui file dans la campagne indienne battue par de violentes averse jusqu’a Ajanta. Le site est beaucoup plus accidente qu’Ellora, au pied d’un plateau, dans une gorge etroite et verdoyante, je decouvre les 26 monastere Bouddhiste taille dans la roche. Le spectacle est magnifique, la riviere formant une epingle a cheuveux sur la partie exterieur de laquelle s’aligne les les facades tailles depassant de la vegetation luxuriante ou jouent les oiseaux, les ecureils et les singes. Des mes premiers pas dans le premier monastere, je passe dans un autre monde. La grande salle rectangulaire comptant une vingtaine d’enormes piliers et de nombreuses statues du Buddha et plonge dans la penombre est peinte du sol au plafond. Voila plus de 1500 ans qu’on etait realise ces peintures, elles restent pourtant pour beaucoup en excellent etat et on peut y voir naitre, vivre et mourrir le Buddha. Jamais je n’aurai pu imaginer que des peinture puissent etre concerve si longtemps. Cela me permet de reconcevoir ce que j’ai pu voir plutot dans la journee, imaginer ces immenses galeries non pas dans la froideur solennel de la roche mais peintes d’une multitude de couleur. Je n’ai que peu de temps sur le site car j’y suis arrive tard. C’est avec regret que je quitte chacun des monastere en regrettant ne pas avoir eu plus de temps pour observer c’est hommes qui mangent, qui chasse, qui danse, qui discutent et vivent sur les murs, ainsi que les plantes qui ont pousse sur ces plafonds. La ou l’art bouddhiste de cette periode excel aussi, c’est dans l’acoustique. Certains monastere au voute unique en leur genre presente des qualites acoustiques surnaturel ou il est plaisant de lancer un « Om », ce mantra universel, et de l’entendre et surtout le sentir raisonner amplifie par la structure du monastere. Biensur les centaines de buddha, assis, meditant, allonge, tronent dans leurs sanctuaires avec ce mysterieux et paisible sourire qu’aura palement copie Mona Lisa quelques siecles plus tard.

C’est bien dommage de ne pas avoir eu plus de temps, mais l’idee de voir les 2 sites dans la meme journee n’etait pas des plus judicieuse. Mais ce n’est pas fini, je compte maintenant rejoindre Jalgaon, qui est un important croisement ferroviaire plus au Nord pour attraper un train qui se rend a Varanasi. Je rencontre un groupe de jeunes qui attendent le bus sur la route principale. Je les suis finalement et monte a l’arriere d’un petit camion qui nous y deposera. Ils sont tous etudiant et partager ce petit bout de route me fait realiser qu’il ne sont pas si different des etudiants francais. Les interets ne semble guere differents, les habits, les telephones portables sur lequels on se fait ecouter le dernier morceau telecharge, on se chambre, on se bat et on rigole, il n’y a que le contexte qui differe. Ces jeunes payeront ma part dans le voyage en stop et iront meme jusqu’a m’accompagner a la gare pour m’aider a prendre un billet. Et cela n’est pas la premiere fois que cela m’arrive, tant par deux fois deja en trois jours, des brahmans m’ont paye mon petit dejeuner. Difficile pour moi de ne pas etre quelque peu sous le charme de cet extraordinaire pays qui derriere chaque moustache cachant un sourire, dans un regard qui pourrait paraitre noir aux premiers abord, ou encore derriere une ruelle sombre et sale, il y a un tresor de saveurs, de savoir et de spiritualite.





La terre et des hommes.

15 07 2010

Bengalore illustre parfaitement la diversite indienne. C’est rue sont plus propres que celle de Chennai, les immeubles sortent de terre au quatre coin de la ville grignotant un peu plus sur les bidonvilles et les centres de formations et autres universite se developpent rapidement. Je retrouve Dwarkanath, le correspondant indien charge de mon placement a Aikya. Je passerais seulement quelques heures en ville au milieux du traffic chaotic de ce centre economique agite. Il faut trois quart d’heure pour parcourir la trentaine de kilometres qui menent au centre d’Aikya en pleine campagne indienne, au milieux des cocotiers, des champs et des domes de granites caracteristiques de la maison. Au revoir la pollution, les foules et les gaz d’echappements ! Je suis frappe par la paix qui regne dans ce petit bout de terre verdoyant ou gasouillent les oiseaux en tous genre et de toutes les couleurs. Philomina, « Auntie » ou « Madame » comme on l’appelle ici, m’accueille chaleureusement et me presente les quelques autres residents de la ferme. Ravi, mon petit professeur, du haut de ses dix ans me fait visiter les quelques batiments peints en blancs, aux toits de tuiles rouges et bordees de terrasses de granite grisatre. La roche est un des materiaux principale de la ferme, la cloture qui entour l’endroit est constitue de piliers rocheux bruts plantes dans le sol. Il y a d’ailleur une carriere qui borde la ferme sur son flanc sud et les explosions, toujours vers 17h et qui font parfois trembler les murs, sont les seules bruits qui perturbe la cohue des corbeaux, menates et autres perroquet vert pomme.

La petite chambre au murs blancs et au sol de couleur ocre ou je dors a pour seul mobilier un lit, compose d’une planche pour sommier et d’un petit tatami de quelques centimetres comme matelat, et un petit tapis en bambou. Ma salle de bain est elle aussi assez modeste. J’ai un petit lavabo, un toilette a l’occidentale, 2 sceaux et un « mug » pour se laver. Je n’ai pas de mirroir, ce qui constitue une experience interessante de ne pas se voir pendant presque 2 mois, on entretient un autre rapport avec son ego. J’ai de l’electricite quand il ne pleut pas, c’est a dire assez rarement pendant la saison des pluies. Il n’y a a la ferme que Umesh et Gorama, ce jeune couple qui vit dans la chambre en face de la mienne, qui parlent un peu anglais. Il faut noter que l’anglais des indiens, melange d’influence coloniale et des differents dialectes locaux, n’a aucune pareil dans le monde et peu s’averer parfois difficile a comprendre pour un occidental. Tous les autres personnes qui travaille a Aikya, que ce soit les habitant du village d’a cote ou les quelques pensionnaires ne parle que le Karnata. Ce n’est pas la premiere fois que je me retrouve dans une situation d’immersion linguistique, mais jamais je n’ai eu autant de probleme a me faire comprendre. L’ecart culturel est sans precedent pour moi, meme les signes que j’emploi n’aide guert tant la conception des choses est differentes. Je retourne a un etat d’apprentissage que j’avais laisse loin derriere moi et c’est par observation et mimetisme que peu a peu j’apprends la vie des habitants de campagne du Karnataka.

Je partage tout de la vie des paysans indiens, y compris la nourriture. Nous mangeons assis parterre dans la petite cuisine noircit par le feux de bois sur lequel les femmes s’affairent autour d’enormes marmites. Allignes contre le mur assis sur un petit tapis, qui s’apparente une longue echarpe, nous mangeons dans des petit plateau en fer avec la main, droite bien evidemment l’autre etant reserve a d’autres besognes… Le regime alimentaire est des plus simple. Le matin, il se compose en general de « kangi », une bouilli de riz avec de la coco rapee, des piments et quelques feuilles de curri, ou de « beaten rice » du riz jaunis par le tumeric, avec quelques piments, lentilles grilles, cacahuetes et quelques feuilles de curri. Parfois, si les ingredients manque il n’y a que du riz auxquel on peu ajoute un peu de jus de tamarins conserve dans le vinaigre et un peu de curd, une sorte de yahourt obtenu par la fermentation du lait. Le midi est le repas le plus important car il est sense apporter l’energie pour continuer le travaille dans la chaleur des champs ou des rizieres. On mange du ragi en anglais ou « mudde » en Karnata (qui semble se traduire par eleusine en francais), cette cereale dont la farine est bouillie afin de forme une pate dont on confectionne des boules que l’on trampe dans une sauce, comme le sambar, a base de pois ou encore de plantes ramasse dans les champs ou sur les bordures des chemins. Cette cereale a tres mauvaise reputation en Inde, a tel point que nombreux sont ceux qui refusent de la manger car reserve aux pauvres et aux paysans. On me racconte que les enfants prefere aller a l’ecole avec une lunch box vide plutot que d’apporter du mudde qui leur vaudrait les railleries de leurs petits camarades. Et pourtant, les dernieres recherches sur cette cereales ont qu’elle est particulierement riche en proteine, ce qui corobore les dires des paysans qui m’assure que cela leur donne l’energie et la force pour le travail dans les champs. Ironiquement elle devient peu a peu en vogue dans les milieux huppe un peu ecolo ou l’on mange bio, redorant le blason de cette cereale dont l’origine Est Africaine remonte a l’aube de l’agriculture, il y a quelques milliers d’annees. Le soir, nous mangeons les restes de ragi avec du riz et souvent un peu de « mozige » du curd diluer dans un peu d’eau. Le mozigue et le ragi sont les seules sources de proteine avec l’oeuf, unique, que nous mangeons le dimanche midi. On complete les repas avec de la papaye ou du jack-fruit, cet enorme fruit recouvert de petit picot, a la chair savoureuse, aux noyaux que l’on consomme ici dans le sambar au gout et a la consistance me rappelant la chataigne et dont la seve est une veritable glue. C’est mon role d’aller denicher les papayes a l’aide d’un bambou, car la plante qui atteints la taille d’un arbre a de bien faible racine qui ne supporteraient pas le poids d’un homme, ou le jack-fruit en grimpant dans les grands arbres ou pendent les fruits ateignant la taille de pasteque le long du tronc ou des branches et que l’on choisie au son qu’il produit sous le doit. Malgres le regime alimentaire pouvant paraitre austaire, je ne perds pas l’appetit, je me decouvre un appetit grandissant pour le riz dont je devore des quantite incroyables !

Je suis arrive a Aikya au debut du mois de juin alors que la saison des pluies commence a peine. C’est la periode ou l’on s’apprete a planter et ou le travail est donc le plus dur. On vit sur les reserves alimentaires, la nourriture est donc moins variee, et seuls les jackfruits et les papayes sont disponible. Les indiens mangent aussi les mangues mais elles ne sont pas murs. Je decouvre un autre aspect de leur culture, on rafolle des fruits alors lorsqu’ils sont tres acides et encore croquants. A mon arrive la plupart des champs sont en friche ou en jachere. On commence donc par desherber a croupis dans les champs a l’aide d’une faucille qui est un des 2 outils que l’on possede avec la houe. Ensuite, on laboure avec la charrue a boeuf a laquelle j’ai l’occasion de m’essayer. C’est moins evident qu’il n’y parait de controler les deux enormes boeufs indien, majestueux avec leurs bosses sur le dos. Puis on epends du purin amene dans des gros paniers de cuire que l’on transporte sur nos tetes en formant une chaine humaine entre le tas de compost et le champs, avant en finalement de semer. C’est aussi la saison ou l’on seme le riz, mais le travaille dans les rizieres est une toute autre histoire. Apres avoir laboure, il faut inonder la riziere avec un reseau de canaux que l’on doit entretenir, nettoyer et reparer. Commence alors le dur labeur, on passe des journees entiere a consolider les bordures et a les desherber, les pieds dans la vase composes de matieres en decomposition et des escrements des boeufs qui labourent sans relache sous un soleil de plomb. Tandis qu’une personne jete de la boue racle sur le fond contre le petit muret de terre, l’autre consolide le tout avec les mains et en aspergeant un peu d’eau turpide. Pendant ce temps la, on a fait germer du riz dans un sac de jute avec quelques feuilles de plantes qui jouent le role d’insecticide ainsi que stimulant la germination. On seme les petites pousse dans une rizieres qui pousseront en attendant que les autres rizieres soient travaillees. Ensuite, il faut repiquer le riz ! On fait des petites bottes assis dans la riziere sur des morceaux de palme de cocotiers attachant les petits brins d’herbes avec des bandelettes de fibres de bananiers. Il n’y a a mes yeux aucunes couleurs qui ne represente mieux la vie que le vert intense des rizieres. Enfin, on fini par repiquer les petites pouces, plies en deux, en essayant de faire des lignes en gardant un certain ecart entre chacune d’entre elles. Que ce soit le riz, les poids ou les piments, je decouvre le travaille de la terre dont j’avais ete initie etant plus petit dans le petit potager de mon grand pere. C’est un travaille difficile, erreintant mais qui en aucun cas merite le manque de reconnaissance et meme de respect general dont il fait l’objet. C’est dailleur un art des plus nobles et l’enchevaitrement des rizieres, le melange des plantes dans le cadre de la pluriculture comme on le pratique ici, devrait etre regarde comme source d’inspiration par tous les paysagistes et autres « land-artistes ». L’homme moderne aurait il oublie que malgres l’effervescence technologique de l’epoque actuelle, la plus grande revolution que l’humanite est connue fut l’apprivoisement du monde vegetale il y a 10 000 ans permettant la sedentarisation et l’assurance alimentaire qui meneront au developpement des sciences dont nous recoltons les fruits aujourd’hui. Dans cette petite ferme au fin fond de l’Inde, je comprends, ce que j’avais appris plus tot : il ne suffit pas de jeter une graine par terre pour qu’elle pousse. Meme si les techniques sont parfois considerees comme archaiques parce que millenaires, elles reste un veritable savoir faire et contrairement aux techniques modernes peut etre plus productive a court terme, les premieres sont saines pour l’environnement et « durable » puisque c’est dans l’air du temps.

La vie que je mene a Aikya est simple mais non moins intellectuelle. La bibliotheque de la ferme est une mine de savoir allant des problemes d’environnement, de developpement local, social ou economique, aux religions indiennes, sa cultures et son histoire. Je n’ai jamais autant lu et je devore les ouvrages a l’ombre des cocotiers assis au bords des rizieres. Avec les conseilles de Philomina, je me m’initie au yoga et a la meditation que je pratique quotidiennement. Je suis d’ailleur assez surpris des progrets que je fais ainsi que des resultats qui m’epargnes les douleurs de dos et de genoux que je connaissais auparavant. Mon probleme de souplesse se resume en fait a un manque de relachement musculaire plus qu’autre chose.  Cela me fait reflaichir au sens du changement et a la maniere dont il est obtenue. Il me semble que celui ci doit imperativement etre le fruit de travail et quelque part traumatisant pour le corps ou l’esprit, c’est ce qui lui donne cette valeure particuliere et fait qu’on ne perd pas. Etant un peu isole, mais dans une dynamique constructive d’enrichissement personnelle, qui va de l’apprentissage que je fais dans les champs aux lectures qui nourrissent mon intellecte, j’ai l’impression de me construire ici plus que je n’ai pu le faire dans le passe. Peut etre que je commence a prendre consciences de changement qu’on put entrainer ce voyage et que je commence a en apprecier les consequences. J’imagine que si l’on applique les regles du developpement locale a l’etre humain, meme si ce changement d’echelle n’est pas tres scientifique, les physiciens m’en excuseront, on n’est jamais mieux servis que par soit meme et c’est l’initiative personnelle qui est le moteur du veritable changement. Pour finir j’ajouterais que celui ci est mentale plus que physique, meme si le travail dans les champs et le regime alimentaire a base de riz risque de laisser quelques traces. Je conseille d’ailleurs a tous ceux qui cherche un regime miracle un petit sejour dans un ferme dans le sud de l’Inde ou plus largement en Afrique ou en Asie. Ils y perdront quelques kilos et y gagneront beaucoup d’humanite.

En general, les journees se suivent et se ressemblent. Je me leve a l’aube, vers 6 heure du matin pour mediter un peu. Puis je vais promener les chiens avant de prendre un « chai », ce delicieux the au lait que l’on parfume ici avec les plantes du jardin. Je fais ensuite ma petite seance de yoga suivit d’une bonne douche froide avant le petit dejeuner. Je lis un petit peu en attendant que tous les travailleurs soient arrive et que le travaille s’organise, commence ensuite le travaille dans les champs. Les indiens ne sont pas des « betes de travailles » et comme partout ailleur en Asie et en Afrique, ce sont les femmes qui font le plus dur ! C’est un constat global qui finit de me convaincre sur la veritable identite du « sexe fort » surtout quand on sait qu’une fille dans des conditions vie similaires a une chance de survie nettement superieur a celle d’un petit garcon. Je continuerai cette petite parenthese feministe (il faut bien parfois) par quelques chiffres glanes dans mes lectures : les femmes represente environ 50% de la population mondiale, produise environ 70% du travail dans le monde (aie ! messieurs…), touchent environ 30% des richesses et possede 1% des possessions privees… Cela laisse a reflechir. Pour en revenir a mes champs, le travail se fait a un rythme confortable, permettant de supporter la durceur du labeur. On fait de nombreuses pose, ou les hommes fument des bidies a l’ombres des arbres et ou l’on nous apporte du the que l’on boit dans des petits gobelets en metal. Nous mangeons a 13h, puis nous reprenons le travaille vers 14h jusqu’a 17h, on l’on s’affaire a faire du feu s’il n’y a pas d’orage en vue afin d’avoir de l’eau chaude pour se laver. J’ai ensuite un peu de temps libre avant de manger vers 20h. Je ne veille rarement tres tard, n’ayant pas souvent d’electricite comme j’ai pu le dire au paravant, et en general la fatigue de la journee me fait sombrer dans le sommeil assez vite. Assez souvent la fin de journee est marquee par un violent orage. Jamais je n’ai vu de changement aussi brusque que ce que l’on observe ici. En quelques dizaines de secondes, des nuages noires emplissent le ciel, les oiseaux se taisent laissant place au grondement sourd du tonnerre et le vent se mais a souffler. Il faut en general assez vite se mettre a l’abris que ce soit pour les pluies qui s’abattent parfois violemment tant que pour les cocos qui ont tendance a se decrocher bousculer par les bourasques.

Finalement plus que la vie paysanne qui n’est pas si differente que celle que l’on peut vivre en Afrique, en Amerique du Sud ou ailleur en Asie, c’est surtout une experience humaine que je vie ici et dont j’apprend beaucoup. A mon arrive, comme partout ailleur, je suis sujet d’excitation et on m’accueille avec curiosite, interet ou mefiance. Apres cette periode ou on s’amuse en general de me voir m’essayer a different travaux avec plus ou moins de virtuosite et de rendements, s’instaure une periode de plus dure d’agacement. On ne comprends pas que certains gestes ou factes qui sont pour eux elementaire sont pour moi de veritables casse-tetes. Il me faut par exemple quelques heures d’entrainement pour apprendre a eplucher et raper une coco avec autant d’adresse qu’eux. Le probleme de communication ne rends pas les choses plus facile et il est complique de demander des explications. On me pousse du milieux en general ou on m’enleve l’outil des mains pour le faire soit meme. C’est un peu dur a vivre et je ne peux que me resoudre a observer avec plus d’attention et attendre qu’on me laisse une autre chance. Finalement, avec force de persuasion et en mettant du coeur a l’ouvrage, j’arrive a me trouver ma place et meme un peu de reconnaissance, ce qui vaut enormement a mes yeux dans cet univers social des plus violents. En effet les rapport entre chacun sont dur et sans aucune forme de politesse comme nous les concevons. Ici au bas de l’echelle sociale, en particulier dans une societe encore lourdement marque par le systeme de castes, subissant l’oppression du reste de la chaine alimentaire, il semble que le rapport a l’autre ne se concoit pas sans une relation hierarchique defini et on oppresse celui qui nous est soujacent. Cela fonctionne, il me semble, comme une soupape de securite permettant quelques part de relacher l’oppression sociale subit au quotidien et permettant ainsi de sauver son ego. J’assiste parfois a des veritables seances d’humiliations collectives ou l’on me charge des taches les plus ingrates car je ne les refuses pas. Neanmoins, malgres tout cela, de facon quelque part decevante mais a la fois rassurante, je retrouve de caracteres propres a l’homme : on discute, on parle des uns et des autres, on se chamaille, on rigole, j’assiste meme a des batailles de boues dans les rizieres, et on aime se moquer des uns et des autres, en je n’y echappe pas. Malgres la rudesse des relations sociales, je decouvre qu’il semble juste que cela soit du a un difference de regle sociale et de forme dans les rapports humains. A chaque voyage en bus pour me rendre a Bengalore, il y a eu un indien venu me saluer et me poser des questions sur ma presence en Inde et ce que j’en pense. J’assiste aussi a des gestes d’une grande humanite dans cette jungle humaine souvent qualifiee de d’incivilise, comme aider un vieillard infirme et je presume Dalit (intouchable) au vue de ses haillons a descendre du bus. Les regles sociales ne sont pas absente, elles sont justes differentes. Finalement, quelques soit le pays, la difficultes de communication et le grand equart culturel, je retrouve quelque chose d’indescriptible et commun a l’humanite en general auquel on peut toujours se rattacher, meme sans un mot ou sans un signe, mais juste dans un regard.





Un autre bout de l’humanite.

1 07 2010

Il est tard, je suis epuise par le trajet et c’est avec une certaine apprehension que je sors de l’aeroport de Chennai. On arrive en Inde comme on plongerait dans une eau trouble sans savoir ce qu’il y a au fond. Tous les sens se mettent en alerte, les bruits, les odeurs et la foule vous avale et vous transporte. Cette culture a des millenaires de la notre ne peut vous laisser insensible. Au beau milieux de la nuit, l’aeroport grouille. J’en sors comme hypnothise par l’atmosphere qui y regne en trouvant mon chemin a travers le dedale des gens allonge par terre. Biensur prevoyant comme je le suis, je n’ai pas fais de reservation et l’hotel ou je me fais deposer est complet. Je commence donc a errer dans les grandes avenues presques desertes la ville. La violence de l’Inde n’a d’egale que sa beaute et la facination qu’elle genere. La misere est ici sans aucune pareil nul par ailleur dans le monde. Les gens dorment partout par terre et sur les petit toits de taulles, les vaches ruminent dans les tas d’ordures et les chiens un peu mal en points aboient a mon passage. Je me dis qu’il ne doivent pas aimer ma guitare ou mon sac a dos qui doit les effrayer. Les odeurs de pourriture et d’urines se melangent a celles des epices et de l’encents. Ce sont finalement deux jeunes hommes en moto, se demandant ce que je fais tout seul a cette heure la et me mettant en garde contre les voleurs, qui me deposeront dans un hotel.

Je ne m’attarde pas a Chennai qui est une ville bien trop grande et grouillante a mon gout, je par le lendemain a l’aube pour Pondicherry plus au sud. La nourriture indienne est a l’image du pays, riche, variee et elle submerge les papilles gustatives et vous enflamme la bouche. Finalement comme tout le reste ici, il faut un temps d’adaptation pour pouvoir apprecier la finesse de mets meme les plus simples que l’on mange dans la rue. Pondicherry est une ancienne colonie francaise. Les grandes avenues bordees de petit batiments aux peintures blanchatre qui s’ecaillent, sont calme par rapport au rythme incessant qui regne partout ailleur. Je fais ici ma premiere rencontre avec l’Inde. Que dige ! Avec une des Indes. Je comprends mieux pourquoi l’on parlait autre fois DES Indes. Comme peut on generaliser sur un pays comptant une trentaine de langues officielles, sans parler des dialectes locaux parles par les minorites, s’etandant sur presque 3000 kilometres du Nords au Sud et de l’Est a l’Ouest et plus de4 ou 5 religions differentes dont plusieurs prennent leur essence ici. Je decouvre aussi l’histoire Indienne qui commence il ya plus de 6000 ans avec les peuples de la vallee de l’Indus et qui s’enchaine par une successions d’empire tous plus incroyables les uns que les autres avec leurs propres architectures et arts. C’est pour un europeen le monde a l’envers, j’ai l’impression d’etre un americain visitant l’Europe et decouvrant le sens du mot « Histoire ». Mes premieres rencontres me montre qu’un monde nous separe du point de vue des rapports humains. Je suis intrigue par l’etrange hochement de tete lateral qui  semble etre reponse a toutes mes questions, a mi chemin entre notre oui et notre non, celui ci semble avoir un sens qui m’est indescriptible. Les indiens sont calmes de nature et il me devisage d’un air que je pourrais qualifier de grave mais qui semble etre de coutume. Il brise ce visage de marbre en un large sourire et me tendant la main pour me saluer. Je decouvre des gens curieux mais aussi cultiver qui m’en apprenne enormement sur leur pays ou leur culture, tout en etant tres intrigues par ma presence.

Meme si les rues dormante de Pondicherry sous cette chaleur etouffante sont plutot agreable, je ne perds pas de temps et avec un vieux scooter capotant, je longe la mer vers le nord pour me rendre a Auroville. Comment ne pas faire le detour, meme si les echos que j’en avais eu restaient mitiges. Je trouve ici tout ce que j’esperais et plus encore. Je comprends aussi d’ou viens la deception de mes informateurs, Auroville n’est pas un site touristique, c’est un laboratoire d’experiences humaines a ciel ouvert. On a reuni ici des gens des 4 coins du globes afin de rechercher une autre facon de vivre et de se developper dans un esprit tres spirituel lies au pays mais non religieux. Je n’y apprends pas tant que ca, m’etant interesse au sujet avant d’etre venu ici, mais je ne peux etre quand admiration devant l’amphiteatre et le Matrimandir c’est enorme geode recouvert de miroir dore qui ont ete battit au centre de ce qui deviendra un jour une ville « autrement ». L’existance et la persistance d’Auroville, puisque cela fait quarantes ans que ca dure, prouve au monde entier qu’il est possible de vivre autrement en pensant a notre planete et propose un modele dont on pourrait s’inspirer. Ce qui m’amuse et m’impressionne le plus dans tout cela c’est la cuisine solaire ou sont servis 1200 repas quotidiennement. Cela laisse a reflechir quand on sait qu’aujourd’hui le boit qui sert a faire cuisine reste une des raisons premiere a la deforestation dans de nombreux pays d’Afrique et d’Asie. L’aspect spirituel developper ici n’est pas inerant a Auroville, la spiritualite est une notion omnipresente dans le pays. Je retrouve ici un sentiment que j’avais deja eprouve en Asie, le plaisir qu’il ya a entrer dans un lieu saint de de s’appercevoir que celui ci est un veritable lieux de vie et non un territoire presque sterile et sacralise au plus haut point ou l’on a presque honte du bruit de nos pas comme c’est le cas en Europe ou au Moyen Orient. Je decouvre une partie de la vie que nous avons mis de cote avec la revolution industrielle et la sacralisation de la science, rendant tout autre forme de pensee ou de croyance obsolete et mis a part au rang de croyance populaire ou paienne. Tout ce que l’on ne peut expliquer avec des chiffres et des formules mathematique est ainsi tabou ou sont des balivernes que seuls les esprits simples non eduques se plaisent a croire. Et pourtant, il serait bien dommage de s’arreter la et l’Inde nourri ici l’imaginaire et la pensee avec une multitudes de croyances et facon alternatives de percevoir notre monde. Le pays semble etre un paradoxe a lui seul, la seconde economie la plus florissante au monde derriere la Chine et aussi la plus grosse concentration de misere sur notre planete, une armee de paysans travaillant la terre sans aucun moyen mecanique et le coeur des innovations technologiques en terme d’informatique et de reseaux. L’Inde boulverse l’ordre etabli des choses et les concepts essentiels sur lesquels mon monde etait fonde et je ne peux que m’en rejouir.

Je n’ai que quelques jours dans la region du Tamil Nadu avant de devoir passer au Karnataka ou je vais faire du volontariat pendant deux mois. Sous les conseils d’un monsieur riche en informations sur son pays et qui me donna de nombreux eclaicissement sur son Histoire, je fais route vers le sud a travers les villes de Trichy, Tanjavore et Madurai. Ces trois villes sont connues pour leurs temples Hindus particulierement grands et d’une extraordinaire finesse artistique. L’Inde, ses arts et cultures sont pour moi a l’image de sa cuisine, elle n’est pas accessible a tous et il est necessaire d’aclimater son palais afin de pouvoir comprendre et gouter toute ses subtilites et ne pas se retrouver submerger par toutes ces saveurs et ces informations qui sont a l’origine de fameux « mal de l’Inde ». Les temples n’echappent pas a cette regle, comme surgis de nul part, au milieux des etroites ruelles se dressent les tours imposantes de plus d’une cinquantaines de metres, recouvertes de centaines de petite statuettes des quelques 300 deites qui constituent le pantheons hindus, toutes peintes de couleurs plus eclatantes les unes que les autres. Cette vision est absolument surrealiste mais rentre tout a fait dans cet normalite indienne. Les couleurs sont extremement importantes pour les indiens comme on me l’explique, la nourriture, les habits, les maisons, tout est recouvert de couleurs intenses et vives. La couleur fait partie de la vie et elle ravive meme les vies les plus miserables. Les temples, bien qu’aussi nombreux que nos eglises, semblent toujours remplis. Des foules de pelerins et de croyants se masse dans les imenses couloirs de pierres taillees et donne une dimension encore plus impressionante a ces edifices. Le travail de la pierre est lui aussi exceptionnel, j’ai la chance d’admirer a Tanjavore le plus gros Nandi d’Inde, boeuf sacre monture du dieux Shiva. C’est enorme statue de pierre noire ne fait pas moins de 26 tonnes et a ete taille dans un seul bloc, une veritable performance artistique mais aussi humaine puisqu’elle a plus de 1000 ans ! Mais c’est avant tout errer dans ces edifices mystique a dechiffrer les barres reliefs et autres peintures qui recouvrent les murs qui me facine. Je perds traque du temps voyageant ainsi a travers les siecles et les legendes qui sont contes a la maniere d’une bande dessiner. Je commence a prendre gout a ce pays, traverser la rue n’est plus un combat comme a mon arrivee, les epices m’ennivrent et les piments me brulent delicieusements les levres, j’adopte peu a peu cette attitude apparament calme et pourtant bouillonante des indiens. Meme les douzes heures de bus rocambolesque berce par les chansons des films de Bollywood qui s’enchaine sur le petit televiseur ne sont finalement pas desagreables. Je rejoins Bengalore ou je retrouve Dwaraknath qui me conduit dans la ferme ou je vais passer les 2 prochains moi afin de decouvrir un autre visage de l’Inde, la vie de ses paysans.





La tete dans les nuages.

9 06 2010

Il est quatre et demi du matin, apres presque 26 heures de voyages, j’arrive enfin dans les rues deja agitees de la capitale. Je decouvre a avec beaucoup de plaisir ce pays dont j’avais eu de si mauvais echo lors des mois precedents en Asie du Sud Est. Je pense qu’il y a la un vrai barriere culturelle. Il est vrai que la langue vietnamienne peut paraitre assez dure a nos oreilles occidentales et que les vietnamiens ont un caractere bien trempe et des rapports humains moins protocolaires et maquilles que les notres mais ce sont des gens adorable. Il est vrai que c’est parfois fatiguant de parfois devoir payer plus du fait d’etre blanc, meme dans les coins recules mais il ne faut pas laisser cela gacher un voyage dans un si beau pays. Sur la route de Hanoi, nous avions fait escale dans une cantine ou j’ai partage un repas avec d’autres passager et j’ai pu gouter a la cuisine et la gentillesse vietnamienne. Un vieille homme presque aveugle, amuse par ma presence decida d’acheter un bouteille de vodka que nous finirons avant de prendre un the vert particulierement fort, un incontournable, et remonter dans le bus.

Alors que le jour se leve sur la capitale du Nord, je decouvre une foule de gens qui se pressent dans les rues marchant, joggant ou se reunissant pour faire de l’exercice. Je ne sais pas si cela est un heritage du regime communiste, mais je suis sidere par les rues transformes en terrains de badminton, les allees de parcs en salles d’aerobique et d’observer le ballais des femmes pratiquant le tai-chi dans un parfait accord brandissant de grands eventailles rouges. Avec une energie que je pensais m’avoir quitter au long du trajet, et comme si cela ne m’avait pas suffit, je decide de jeter mes sacs dans un hotel et repartir directement pour la baie d’Halong. Je crains un peu ce que je vais decouvrir, mais le lieux reste un passage oblige du Nord Vietnam. Et cela aurait ete dommage de passer a cote. Une fois arrive a Haiphong, je saute sur l’une de ces jonques, qui ont aujourd’hui troque leurs voiles pour des moteurs, et nous nous elancons sur l’eau. Les formations karstique de la baies sont tres semblables a celles du Sud de la Thailande ou des falaises que j’ai pu croiser aux Laos. Les immenses falaises noircies par l’humidite du climat tropical recouvert d’une foret verdoyante se jettent dans  la mer avec une impressionnante vertiginosite. Mais ce n’est pas cela qui m’impressionne le plus, mais c’est l’immensite du site. Les iles semblent s’etre multiplier a l’infini a telle point qu’il est impossible de distinguer une ligne d’horizon.

Le parc naturelle comporte plus de deux milles iles et il semble que cela continue au Nord. Il faudrait des annees pour pouvoir tout explorer et les iles recelent de nombreuses merveilles comme de magnifique lagons ou sont venus se nicher veritable petits villages flottants et une multitudes de splendides grottes regorgeant de stalactites et stalagmites. Neanmoins je garde un gout amere de cette visite. Au risque de critiquer une fois encore le travaille de l’Unesco, je suis atterre qu’on laisse gerer un si beau site d’une telle maniere. Ce qui aurait du proteger cette merveille naturelle est en train de la detruire. La surfrequentation, l’absence de restrictions du nombres de jonque qui parcourent la baie parfois presque a vide et le manque de savoir vivre des touristes et des locaux ont deja fait de la baie d’Halong un veritable depotoire ou les eaux verdatres et malodorantes se recouvrent parfois d’ordures et d’hydrocarbures. Les iles protegeant la baie de la houle empechent les dechets d’etre emportaient plus aux larges comme c’est le cas dans d’autres sites de ce genre. On donc admirrer ici le travail de l’homme et sa delicatesse envers la nature meme quand celle ci lui permet d’amasser des millions… Biensur tout cela sous le nez du sacre saint UNESCO dont les panneaux viennent eux polluer visuellement le site.

Forcement decu, pas par la baie qui me laisse reveur mais ce que les hommes ont pu en faire, je ne fais que repasser par Hanoi ou je loue une vieille moto pour aller visiter la partie nord du pays. C’est une amie que j’avais rencontre au Laos qui m’avait conseille de faire ce detour et je ne pourrais jamais assez la remercier. Il me faut plusieurs heures pour sortir vraiment de la ville puis des interminables rizieres de la plaine du fleuve rouge sur des routes surfrequentee par les camions et pour le moins dangeureuses. Mais deja, accroche au guidon de ma petite Honda XL, je sens battre en moi comme un parfum de liberte. Fini la folie des bus surcharges ou les gens dorment allonges dans les allees et je suis le seul maitre a bord decidant ou m’arreter pour prendre une photo ou deguster un pho dans une des petites bicoques de bord de route. Partie un peu tard de Hanoi, et il faut dire n’ayant pas pris le chemin le plus court, j’arrive au parc national de Bah Be lorsque le soleil disparait derriere les montagnes qui avaient reapparues depuis quelques kilometres. Quelle n’est pas ma surprise quand au detour d’un virage apparait le splendide lac de Bah Be et ses eaux turquoises, moi qui n’en souspconnais pas meme l’existence. Stupefait apres un long moment passe a contempler se spectacle, je file ensuite jusqu’a un des petits villages qui borde ces eaux paisible pour y trouver le gite et le couvert alors que la nuit tombe deja sur la vallee. J’y trouve bien plus que cela. Je dors chez l’habitant, une immense maison de bois surplombant une mer de riziere d’un vert intense au creux d’un vallee encaissee. Mon hote, absolument adorable, a construit sa maison lui meme et il m’installe dans une immense piece epure dont il peut remanier la forme en faisant coulisser de petits rideaux. On s’y sent bien et avec un autre routard egare dans ce petit coin de paradis, nous mangeons puis buvons de l’alcool de riz sur la petite terrasse en bambou dans la cohue des chants des criquets et des crapauds.

Le spectacle est tout aussi superbe alors que la vallee fumante laisse doucement percer les premier rayon du soleil faisant ainsi briller le vert des rizieres d’une couleur irreel dans cette ambiance brumeuse. Une fois le sac saussissonne a la moto a l’aide de laniere de caotchouc qui semble etre de vieilles chambres a aires, je reprends la petite route serpantant au dessus du lac et sous les falaises de calcaires qui commences doucement a sortir de la brume. Je fais un choix malencontreux sur mon itineraire qui m’apprendra a etre moins gourmant et ne pas souestimer les distances. Je fais une large boucle dans de vaste paysage montagneux ou les conifere remplace les arbres a feuille caduc a tel point que j’ai l’etrange sentiment de me retrouver en suisse ou dans les plateaux de l’Atlas marrocain que j’avais traverse a l’automne dernier. Malheureusement, je ne profite qu’a moitie de la beaute des paysages qui defilent ainsi que la paix qui regne ici, mon moteur commence a brouter et encore une fois, decidant que cela tiendra jusqu’a la prochaine ville, il fini par s’arreter au milieu de nul part entre Cao Bang et Bao Lac. Les gamins amuses de ma presence dans ce coin perdu, rigole de me voir desesperement essayer de rallumer mon moteur a renfort de grand coup de kick. Je decouvre une autre facette de l’Asie, l’individualisme. Contrairement a l’Afrique, ici de nombreux camions et motos passent me voyant pousser la petite moto sur le bord de la route, mais personne ne s’arrete ou propose de l’aide. Je n’ai le droit qu’a des regards effares et quelques coups de klaxons qui vous perce les timpants des camionneurs me saluant et dont je me serais tout de meme passe. Finalement je trouve un petit mecaniciens qui reparera tout cela en un rien de temps pendant que sa femme et sa fille m’installeront devant la tele et me serviront du the, tout en m’observant avec amusement, dans une petite maisons sale et poussiereuse au mobiliers depouille.

Je reprends donc la route ayant perdu 2 precieuses heures, mais grace auxquels, a une intersections un peu douteuse, je fais la rencontre de Landri, un autre francais ayant decide de se perdre en moto dans cette parti du monde. Cette heureux hasard fera que nous nous suiverons pendant 4 ou 5 jours tout le long de la frontiere chinoise jusqu’a la celebre et trop touristique Sapa. Comment decrire ce voyage qui commenca par une course contre la nuit dans l’immense vallee cultivee de toute part qui menne jusqu’a la petite ville de Bao Lac le jour de notre rencontre. Nous seulement un peu de compagnie fait du bien, mais quand en plus de cela elle est enrichissante tout va pour le mieux. La nuit dans cet etrange petite ville de campagne, les soirees sont bien maurose,  il n’y a peu a faire a part boire du the et fumer le bang ou pipe a eau en bambou, typique du Vietnam. Le lendemain matin, nous reprenons la route ou plutot ce qui le deviendra un jour sous une pluie fine mais qui vous trempe jusqu’aux os. Heureusement, la piste en travaux defonce et boueuse ne dure pas, malgres le cote amusant de s’elancer dans les grande flaque de boue, il est nerveusement assez epuisant de se cramponner au guidon de la petite moto dont on perd parfois le controle dans une glissade ou l’on se rattrape inestremiste avant de finir la tete la boue. La piste serpente a travers des vallees immense et peu a peu grimpe jusqu’a atteindre le plafond nuageux. Nous faisons la une de nos premieres rencontre avec trois jeunes femme d’une des tribus qui peuple la region. Belles dans leurs grandes tenues noirs ceintrees de ceintures rouges desquelles pendent de petit pendentifs metalliques semblables a des pieces de monnaies et portant un sac de meme manufacture, coiffes de turbants, neanmoins gardant leurs distances, nous nous defigurons mutuellements avec des aires amuses. Ce ne sera que la premiere rencontre d’une longue serie avec les differentes tribus, tous portants des tenus traditionnelles colorees et brodees de facons diversent.

En regardant sur la carte en ecrivant cette article, je me rends maintenant compte de l’erreur dans l’itineraire que nous avions choisi et grace a laquelle, cette route fut si memorable. Continuant notre chemin suivant les indications des habitants de villages que nous croisons et qui ne parlent plus un mots de vietnamien dans cette region reculee et avec qui nous communiquons grace a la carte qui semble beaucoup leur plaire et qu’ils se plaisent a contempler. A un embranchement ayant fait une fois de plus un « mauvais choix », nous commencons a grimper sur une piste qui se degrade peu a peu pour ne devenir qu’un vulgaire chemin de montagne accidente suspendu au dessus d’une immense vallee dont nous ne decouvrons petit a petit a travers les nuages. Les visions qui nous sont offertes sont surrealiste. L’immensite de la vallee que nous traversons, le travaille de titan realise par les hommes qui y ont sculptes peu a peu un paysage agricole ou les petits hameaux semble s’accrocher au pied d’un geant de roche et enfin, comme suspendu au dessu de nos tete, devoile par un rideau de nuage s’ouvrant soudain, d’immense falaise qui s’eleve dans cette maree grise. Assez vite nous avions tout deux realise que le chemin rocailleux que nous suivions ne pouvait etre notre route, mais comme attire par une force invisible et ce desir incontrolable d’aller « jusqu’en haut », nous poursuivons notre ascention maintenant devenu un veritable jeu d’equilibriste pour ne pas glisser sur les enormes cailloux et devaler au fond de la vallee. Nageant comme dans un reve, au beau milieux de cette mer de nuage, nous finissons notre ascention dans un petit village pose ici au milieux des lames de calcaires noiratre entre chaque interstices desquelles ont ete plantes des plans de mais ou des buissons de chanvre d’un vert plus tendre. Les nuages laissent parfois apparaitre les domes rocheux qui entourre ce site ou si nous n’avions pas croises des enfants guidant un troupeau de vache ou des vieilles dames ignorant notre presence, il aurait ete difficile de croire qu’il pu etre habite.

Faisant demi-tour, mais heureux d’avoir fait ce voyage dans l’espace mais aussi quelque part dans le temps, qui semble s’etre arrete la haut depuis quelques siecles, nous reprennons notre route. Suivant les indications d’autres villageois, nous nous embarquons sur les petits chemins a flancs de montagnes et a travers champs, dessines par les paysans pour travailler leurs terres. Parfois a peine plus large que la roue de la moto et surplombant des pentes raides, nous descendons jusqu’au fond de la vallee pour traverser une large riviere aux eaux turquoises presques blanchatres l’aide d’un petit radeau de bambous ou un gamin garde le baque. Une fois isse sur l’autre rive a l’aide de nos bras, nous rejoignons un peu plus loin la veritable route menant a la petite ville de Meo Vac. Cette route est extraordinaire, enchainement de champs de lame noirs d’ou semble emerger des millions de petit pieds de mais d’un vert intense, le tout brise parfois par un enorme dome de pierre qui semble percer ce sol comme un champignon geant sortant de terre. Les nuages ne font que donner une ambiance encore plus mystique a cette region au paysage feeriques.

Expulse de la ville prefabrique de Meo Vac, de son architecture stallinienne etrange vision dans ce coin perdu, pour cause de reunion du parti, nous continuons notre route, une fois de plus courant ou plutot roulant contre la nuit. La longue gorge, comme un immense couloir mineral,  au creux de laquelle la route s’evade de la ville s’ouvre soudain sur une immensite que je n’avait que rarement vu et ressentit. La vallee qui s’etend sous nos yeux n’est pas a l’echelle humaine, pourtant faconne par les culture recouvrant ses flants d’une raideur vertigineuse. La vue des petits villages en contrebas ou de la route qui serpente la donne l’impression d’une vue aerienne. Moi qui aime grimper et ai toujours eu un panchant pour la montagne, mon coeur bas, mes yeux s’humidifie de l’air qui remonte du fond de la vallee me donnant presque le vertige. La suite de la route qui nous mena a travers de multiples paysages tous plus incroyables et varies les uns que les autres, tout au long de la frontiere chinoise a travers Ha Giang, Vinh Quang,  Xi Man et enfin Bac Ha, je ne peut me resoudre a la conter de peur de ne ternir la beaute de ces paysages tantot beaute sauvage ou faconne par l’homme, travaille de fourmis titanesque ou veritable paradis a notre echelle, montagnes et vallees depassant les limites de l’imagination humaine. Comme mes photos, qui ne sont que le pietre reflet de cette realite, mes mots ne pourront decricre ce qu’il m’est encore aujourd’hui difficile de me rememorer  tant ces paysages peuvent etre touchant. J’ai decouvert aussi que le travaille de l’homme pouvait etre, comme ici a travers les siecles, un miracle de la nature dont nous faisons partie a part entiere.

Arrive a Sapa, haut lieux touristique du Vietnam, celebre pour ces rizieres en etages qu’il faut bien avouer sont splendide, agresse presque par la multitude de guides et autre guesthouses qui pulullent dans cette ville, nous nous separons finalement car je n’ai plus que peu de temps avant de quitter le pays. Cette aventure qui restera surement la plus belle partie de mon voyage dans le Sud Est asiatique etait peut etre inconsciente et parfois meme stupide aux vus des pistes que nous avons entreprises, les pannes moteurs ou je dois a Landri enormement pour m’avoir tire sur plusieurs kilometres a l’aide d’un petit bout de corde et les longues heures de routes a un rythme d’enfer en oubliant parfois de manger, mais comme la traverse de l’Afrique ou de nombreuses autres parties de ce voyage, jamais je ne me suis senti aussi vivant et heureux. J’ai l’impression de m’endurcir et parallelement retrouver une sensibilite que j’avais perdu, une joie de vivre enfantine, un veritable sentiment de liberte et des reves qui me paraissent a nouveau realisables. Le retour a Hanoi, un peu difficile en raison de nouveau probleme moteur  sans l’aide de Landri et l’embarquement de la moto dans le train, tout cela je le ressens comme un grand bain de civilisation apres ces quelques jours la tete dans les nuages. Je profite de mes derniers instant dans la capitale de facon peu commune pour un touriste, fatigue des visites de musees et autres, errant dans les rues de la megalopole surpeuple au rythme acharne ou encore assis sur ces petites chaises en plastiques devant les stands qui parseme les rues de la ville sirotant du the vert au citron glace comme le font si bien les vietnamiens. Malgres le bazarre, la cohue des klaxons des mobilettes et motos qui s’emblent couler dans un flot discontinue le long des grandes avenues, je commence a apprecier Hanoi et ces habitant qui derriere leurs aires serieux et leurs manieres froides vous decroche parfois un sourire les yeux brillant comme on en voit trop peu souvent par chez nous. Une fois de plus me voila repartit, cette fois ci par avion, en direction de ma derniere destination l’Inde que j’apprehende et attends impatiemment.





D’une montagne a l’autre…

29 05 2010

Je m’attends au pire lorsque je fais route vers la trop celebre ville de Vang Vieng. La route est pour le moins sinueuse et dans ce bus plein de « falangs », il regne une triste ambiance. Il n’y a pas de music laossienne contrairement a tous  les bus du pays et soit l’on se tait dans son coin avec ses ecouteurs ou alors on se plaint du bus, de la route ou du pays. La plupart de ces jeunes touristes sont venus se souler dans les bars qui s’alignent le long de la riviere et ou l’on se rend en navigant sur une chambre a air de camion. Lorsque nous arrivons, cela ressemble a absolument tous les lieux pourri par ce genre de « party tourisme ». Les gesthouse et bars s’alignent le long des rues. En pleine apres midi, ceux ci sont pleins de gens affales dans des coussins regardant les televisions qui ou l’on diffuse des series americaines… et meme les laossiens pourtant si sympa et accueillant ont ete contamine par tout cela et sont insupportable. Je jette mon sac dans une auberge puis saute sur un velo pour sortir de cet enfer. Quelle surprise lorsque je passe le petit pont de bamboo, payant pour les falangs, qui separe la ville des incroyables falaises qui ont rendu Vang Vieng celebre. C’est ici deux mondes qui s’entrechocs.

Tout est si paisible de ce cote de la riviere. Je traverse le petit village ou les vaches sont plus nombreuses  que les habitants dans les petites rues en terre battues. Les enfants jouent au bord du chemin que j’empreinte pour me rendre dans une des nombreuses grottes que compte la vallee et il me saluent en souriant a mon passage. Le paysage et splendide et je comprends mieux d’ou vient la reputation de ce lieux. Les gigantesque domes de roches couverts de forets laissent apparaitre de vertigineuses falaises qui semblent surplomber les rizieres qui s’etendent au fond de cette vallee. Je decouvre le nord du pays et l’une de ses nombreuses tribus. Les gens ici ont des traits particulier qui les distinguent des autres laossiens. Accompagne d’un gamin qui joue les guides, avec des petites lampes de poches, je grimpe le long d’un sentier taille dans la roche jusque dans une petite grotte. Avec mon petit guide, j’explore cette grotte avec beaucoup d’excitation, ayant parfois du mal a me faufiller dans les petits passages ou il se glisse. Malheureusement, la plupart des stallactites et autres merveilles travaille par l’erosion on etait casses ou vandalise par les touristes avides de ramener un souvenir ou laisser un trace… J’ai neanmoins beaucoup de plaisir a jouer les speleologues amateurs. Je termine ma visite par un petit plongeons dans un des petits cours d’eau qui alimente les rizieres afin de me rafraichir un peu car il fait ici une chaleur assomante. Sur le chemin du retour je fais escale chez un vieux monsieur thailandais qui me racconte sont histoire passant par l’Europe ou encore sa vie de moine dans la foret thailandaise.

Le soir j’assiste au balais des groupes de jeunes alcolises et a ce qui s’apparente pour moi aux danses nuptiales et autres efforts mis en oeuvre par les groupes de jeunes hommes face aux petits clans feminins. Je suis spectacteur, il faut l’avoue un peu perdu, un peu depite du triste spectacle qu’offre ici l’occident. Pourquoi a t il fallu que l’on vienne contaminer un endroit si beau avec tant de laideur et sans aucun respect pour les coutumes locales. Je fini finalement dans un bar qui semble plus calme et ou la musique ne se resume pas au top  50 americain. Je fais l’erreur de m’assieger au contoire de Jaydee, un laossien completement frappe qui ne cesse de m’offrir des verres ou verser de l’alcool directement dans ma bouche… J’y fais d’etrange rencontres et j’en apprends beaucoup sur cette ville. Beaucoup sont ceux qui restent ici pendant plus d’une semaine perdant parfois traque du temps au rythme effrenne des soirees et peu d’entre eux font meme l’effort de traverser la riviere et profiter de la splendeur du site. C’est avec regret et un sentiment partage d’admiration et de degout que je quitte Vang Vieng. Chasse par la pluie et le temps qui file je continue mon chemin sur ce petit bout d’autoroute touristique laossien vers le nord.

La route est toujours aussi sinueuse et de plus en plus belle. Nous passons col apres col dans le petit fourgon traversant des paysages splendides. Les montagnes ont ici des formes qui m’etaient encore inconnues. La verticalite de ces massifs karstiques est stupefiante. Le simple fait de contempler ces pentes vous donne le vertige. Je suis neanmoins effraye par la deforestation qui grignotte doucement le paysage. Nombreux sont les endroit pelees, ou le feu a detruit la foret pourtant si luxuriante pour permettre l’exploitation agricole. Des petites cabannes de bamboo au toit de palme s’accroche ainsi tant bien que mal a la montagne et l’on peut distinguer les petit sentier qu’empreintent les paysans qui ressemblent a des fourmis dans cette immensite. Le defilement de montagne semble se perdre a l’infini.

En arrivant a Luang Prabang, je suis frappe par la verdure omnipresente de la petite ville. Les larges rues bordees petite maisons coloniale composees de murs blancs et de boies sont presque desertes. Ici le temps s’ecoule si doucement qu’il semble s’etre arrete. Je passe des heures a flaner dans les larges avenues ombragees et les petites ruelles dont on ne soupconnerait l’existence. Je m’assois parfois le long d’une des rivieres qui traverse la ville ou au bord d’un terrain de petanque ou j’admire la virtuosite des locaux. La ville semble compter un multitude de temples et de pagodes tous plus beaux les uns des autres. Je grimpe sur la petite colline qui surplombe la ville, celle ci est presque camouflee sous la vegetation. Assis sur un banc le tete perdue dans mes pensees, je suis interpele par un jeune moine avec qui je discute qui m’apprends enormement sur le bouddhisme. Il m’explique qu’il ne va pas rester moines, que cela est pour payer ses etudes mais qu’il veut ensuite travailler, fonder une famille avant de finir ses vieux jours au monastere. Avant de repartir, je suis la tradition. Apres avoir fait une offrande au bouddha,  je libere un petit oiseau du sommet de cette colline afin de me porter chance sur ma route vers le Vietnam.

De nouveau sur la route, je remonte jusqu’a Nong Khiaw d’ou je change de moyen de transport pour rejoindre le village de Muang Ngoi accessible que par pirogue. Bloti dans une vallee recouverte par la foret et entoure de magnifique karst, ce petit village est reste authentique malgres sont affluence touristique. J’y fait de belles rencontres et de longues discussions. La region regorge de petit bijoux naturelles insoupconnes. A quelques kilometres du village, on trouve une grotte des plus incroyable. J’explore ainsi le reseau de galerie a moitie immerge ou il faut parfois nager et crapahuter d’une salle a l’autre. Les volumes sont immense et je decouvre un gouffre ou encore un puit naturelle ou l’eau d’un transparence crystalline donne l’impression qu’il n’y a pas de fond. On trouve meme quelques habitant troglodyte, des criquets et des crevettes aveugles adaptes a cette obscurite. Je retourne en enfance et cela me donne envie d’aller explorer d’autres grottes. Ici au Laos, elles ont ete habites pour beaucoup permettant au habitant de se cacher lors de la « Guerre Secrete ». Et oui, ici aussi les americains ont bombarde genereusement le pays lors de la guerre du Vietnam. Les habitants souffrent d’ailleur toujours de cette page de leur histoire qui ne s’est officiellement jamais produite. Les obuts, mines et autres explosifs parsement encore le pays et il impossible de randonne sans guide dans certaines regions. Meme dans ce petit village, les debrits d’obus decore parfois les jardins ou servent de portail… 

Le village est entoure de rizieres et de champs de bananiers et de bambous. Les buffles, cochons et autres volailles se baladent tranquillement. Le soir, un peu malgres moi, j’assiste a une scene qui me touche et me fait beaucoup reflechir. Apres que le soleil soit passe derriere la montagne, l’ensemble des habitants du villages se retrouve dans la riviere pour se laver. Les enfants, les hommes, les femmes, les vieux et les jeunes, tout le monde est la dans une atmosphere detendue. On discute, on rit, c’est un spectacle superbe qui me fait me rendre compte que nous n’avons chez nous plus aucun moment ou nous nous rencontrons, nous echangeons comme cela. Et il n’y a la aucun voyeurisme et tout cela se fait dans une parfaite harmonie. Quand je remonte la riviere, je realise mieux a quel point les gens vivent avec la riviere et en depende. Les paysage que traverse la petite pirogue sont grandioses, ayant parfois des aires de monde perdu d’ou on ne saurait surpris de voir surgir un dinosaure. Pourtant on decele parfois la presence de l’homme trahit par deux ou trois pirogue au dessus dequelles on devine quelques toits de palmes caches dans les feuillage ou un chant de bananiers perdu au pied d’une falaise. La foret qui pourrait paraitre comme un interminable tapis de verdure et en faite une mosaique de formes et de nuances de vert. Les feuilles et les palmes arborent de couleurs allant du vert pale pour les nouvelles pousses, jusqu’a un vert sombre et intense. Tout cela vient se refleter dans l’eau de la riviere comme un immense mirroir dont d’invisibles rochers viennent parfois froisser l’image. Nous passons devant de nombreux villages ou les groupes de gamins, qui ont surment appris a nager avant de marcher, jouent dans l’eau, faisant des signes ou coursant le bateau allonges sur de longs morceaux de bambous au bout duquel ils ont coince un bouquet de fleur. Ce spectacle est magnifique et je me refuse a tenter de faire des photos qui hors de tout ce contexte n’auraient aucun sens ne feraient que gacher la joies et la beaute de ces sourires. Je garde cela egoistement pour moi, reveur. Mais en remontant la riviere, je decouvre peu a peu l’action de plus en plus devastatrice de l’homme. La foret fait doucement places aux plantations et a la foret irsute et moutonnante de bambous. Et cela n’est malheureusement qu’un debut puisque le Laos a recemment signer l’arret de mort de ses forets avec la Chine voisine qui va en exploiter ses boits rares…

Je fais ma derniere escale laossienne a Nonk Kuah, un petit village sur le bord de cette riviere ou un vieux baque permet de traverser. Je passe des heures a regarder la multitude de gamins qui se jette a l’assaut de l’enorme vague creer par le petit bateau qui fait difficilement bouger le morceau de metal en crachant une fumee noire. Le lendemain matin, a l’aube je saute dans le bus qui parcour difficilement la centaine de kilometres qui me separe du Vietnam. La route en construction est tout aussi sinueuse que dans le reste du nord du pays. Au lever du jour, le spectacle est grandiose. Serpentant sur une ligne de cretes, je decouvre l’enchainement des montagnes qui semble se perdre a l’horizon. C’est une riviere de nuages qui coule dans la vallee ou je naviguais la veille. Il ne faut pas moins de 7h pour rejoindre le Vietnam et la petite ville de Dien Bien Phu. Cote vietnamien les paysage sont tout aussi grandiose et lorsque nous tombant dans la vallee je suis choque d’arriver dans des rizieres ou l’on plante et recolte deja en cette saison seche. Le vert vifs tends par endroits au jaune doree ou s’affaire une petite arme du traditionnel chapeau pointu en paille. J’apprend plus tard que cela est possible grace a un systeme complexe d’irrigation propre au Vietnam necessaire a nourrir sa population. C’est ici une des regions les plus peuples au monde et on a developpe pendant des centaines d’annees d’incroyables techniques encore utilisees pour nourrir toutes ces bouches. On arrive ainsi a 2 ou 3 recoltes par ans contrairement aux voisins qui doivent attendre la saison des pluies. La petite ville de Dien Bien Phu, celebre pour la victoire contre les francais qui permit au pays de declarer sont independance, ormis un important monument, est une petite ville de campagne des plus tranquille. C’est de la que je prends un bus pour me rendre vers la capitale economique du Nord, la frenetique Hanoi.





La vie est un long fleuve tranquille.

17 05 2010

C’est etrange, mais il semble que l’on oublie les moments difficile pour ne garder que le meilleur. Cela est positif, mais il faut avouer que voyager tout seul n’est pas toujours facile. Voila presque 3 semaines que je n’ai pas eu un compagnon de voyage et les rencontres se sont fait rares au Cambodge. Se retrouver seul face au monde est un sentiment effrayant et a la fois grisant. On se retrouve dans un etat qui permet de faire face a ses peurs et ses reves hors d’un contexte ordinaire et son inflexibilite. A ce moment tout devient possible, on entrevoit de toutes nouvelles possibilite et aucune opportunite ne peut vous echapper. Mais sans aucune structures et reperes, il aussi facile de se perdre. Je commence a me poser des questions sur mes motivations et si je ne suis pas en decalage avec les autres voyageurs. Meme les occidentaux me paraissent le plus souvent etrangers.

Lorsque j’arrive au Laos non sans mal, je me sens tout de suite appaise. Je prends le bateau pour Don Det, une des « 4 000 iles » qui trone sur le Mekong,  la mere de tous les fleuves et rivieres. J’arrive dans un veritable petit paradis, malgres l’affluence touristique, l’ile a sut garder son authenticite. Les petite maisons et bungalows de bois et de bambous s’aligne sur les rives de l’ile surplombant les flots tranquils du fleuve. Le fleuve se separe ici en un milliers de bras qui serpentent entre les petits bouts de terre emerger. L’ile de Don Det, malgres le developpement du tourisme au nord, est reste un endroit paisible ou l’on peut se perdre sur les petits sentiers qui traverse les rizieres. Les vaches, les buffles, les cochons et les poules se promenent librement venant parfois brouter devant la petite cabanne ou je me suis installe. Je retrouve ici une paix et une douceur qui m’avaient manque depuis un moment. Le temps ici s’emble s’ecouler aussi lentement que le fleuve, n’en deplaise aux touristes impassiant qui s’enerve et s’indigne sous les regards interloques des laossiens. 

Je passe tout mon temps a lire ou a contempler le fleuve qui s’ecoule a quelques metres, suspendu dans un hamac. Si je ne suis pas en train de me trelasser dans mon petit filet, c’est pour jouer les poissons et me rafraichir un peu. Les eaux emeraudes du Mekong sont d’une fraicheur salvatrice sous ce soleil de plomb. Je retourne en enfance a passer des heures a barboter dans l’eau, prendre des bains de boues et faire de superbes rencontres. Les voyageurs dont je croise la route me rassure sur mes questionnement passe et nous passons de long moments a echanger nos experiences respectives. Si ce n’est pas avec des mots, c’est avec le sourire que j’echange. Les gamins me m’apprenne a faire de petites tours et murailles de sable a la maniere de sculpteurs de cire en laissant s’ecouler gouttes a gouttes le sable humide de leurs mains. Sinon je les regarde faire des acrobaties ou jouer au chat et a la souris, ce qui consiste a disparaitre dans les eaux troubles et se sauver lorsque le « poisson-chat » arrive. Je parcoure Don Det et sa voisine Don Khon avec des amis sur de vieilles bicyclettes rouilles sur lesquels les freins sont inexistant, ce qui peut parfois s’averer compliques sur les pistes caillouteuses. Mais la balade jusqu’aux chutes d’eaux de Li Phi au coucher du soleil est tres aggreable. Je decouvre meme ici un nouveau met, apres avoir mange des migales et des criquets grilles aux Cambodge, c’est cette fois ci vivant que je deguste des criquets. Cela est d’ailleur pas mal du tout une fois que l’on se detache de la conception occidentale et la reaction premiere qui serait le degout, il faut juste croquer la bete avant qu’elle ne vous croque !

J’aurai pu m’attarder ici pour longtemps, mais je dois commencer ma route vers le Nord aux vus des longues heures de bus necessaire a parcourir le pays. Je fais une breve escale a Tha Keak pour seulement quelques heures de repos avant de repartir a l’aube pour Bin Ha. Ce petit village perdu a quelques encablures du Vietnam est le point de passage oblige pour aller visiter la grotte de Konglor. Je me familiarise ici un peu plus avec la notion du temps laossienne aux antipodes du rythmes effrenne et notre course perpetuelle avec la montre en occident. Je passe une demi-journee a attendre le depart du taxi collectif qui ne partira jamais, mais je passe un excellent moment en compagnie des habitants amuses de la presence de ce petit « falang » (etranger) dans ce coin perdu. C’est finalement en moto que je parcourerai le lendemain les 40 kilometres a travers des paysages somptueux pour rejoindre Konglor. Assis sur mon petit scooter, je file dans l’immense vallee bordee du gigantesque parois de granites au fond de laquelle s’etallent les rizieres. Les montagnes qui m’entourrent semble avoir surgis soudainement du sol etirant ainsi la foret qui les recouvre, dechirant parfois ce tapis vegetale en une succession de lame effilees tendues vers le ciel. Je decouvre ici une vision splendide de l’Asie concordant tout a fait avec les images qui avaient pu nourrire mon imaginaire.

Arrive au bout de cette route qui a deja comble toutes mes expectations, j’embarque sur une pirogue a l’entree beante de la grotte. Comme la gueule d’un immense monstre fossilise, je parcours ainsi les 7,5 kilometre du tunnel forme par la riviere a travers ce geant de granite. Je suis transporte. Aussi tot que la petite embarcation dans la penombre guide par 2 gamin, je suis ebahit par la dimension de la grotte. Meme les frontale ne permette pas toujours d’appercevoir le plafond s’elevant parfois a plus d’une trentaine de mettre au dessu de ma tete. Nous sommes absolument seuls et je me prends alors a rever d’explorations fantasmant par le spectacle qui m’est offert. Il faut parfois descendre de la pirogue et la tirer pour franchir les zones peu profondes. Il faut plus d’une heure pour retourner a la lumiere du jour qui m’avait paru comme un lointain souvenir dans la fraicheur souterraine. Cette experience restera pour moi inoubliable et je quitte Bin Ha avec le regret de voir sortir du sol une foule de nouvelles guesthouses en betons, loins d’etre aussi jolies que les petites cabannes de bambous preexistantes.

Je reprends la route vers la capitale Ventiane, mais je fais cette fois ci le choix de voyager comme un laociens. Finit les gros bus climatises, je saute a l’arriere d’un petit taxi collectifs. Assis a l’arriere du petit vehicule proteger du soleil par la petite bache accrocher a l’armature de metal qui nous serre de toi, j’admirre le paysage qui defile tout doucement alors que nous serpentons sur les routes sinueuses du Laos. La poussiere, les gazs d’echappements, la banquette pour le moins rigide et les ascentions parfois difficile n’enleve en rien le plaisir que je prends pendant ce voyage. Je suis berce par la musique traditionnelle que crachotte le petit speaker branche a l’arriere, une bande son qui ne pourrait etre plus juste pour cette longue traverse. J’avoue que je suis heureux d’arriver enfin a bon port apres presques 7 heures de routes a l’arriere de ces petites fourgonettes. Je pense neanmoins que mon voyage fut bien plus confortable que celui du petit cochons suspendu au dessus de la route dans un sac de jute dont je n’ai decelle la presence que grace au petit trous d’ou depassait son petit museau.

Je ne ferais que escale dans la petite capitale aux aspects de ville de campagne. Je decouvre encore une fois une vision tout a fait differente de ce petit pays qui est l’un des plus pauvres au monde et ou pourtant on ne trouve pas de bidonvilles. Meme dans les villes, les laossiens restent un peuple paisible et accueillant. J’aime ce petit pays, sa richesse culturelle, sa simplicite et sa douceur de vivre. Je continue ma route a travers le montagnes du nord en direction de la celebre ville de Vang Vieng avec neanmoins quelques apprehention envers ce petit paradis devenu la destination branche du pays…