Bangkok !

2 05 2010

C’est les yeux encore mis clots, un peu comme dans un reve, qu’a 5h du matin j’arrive a Bangkok, la ville qui ne dort jamais. Et en effet, celle ci est bien plus eveille que moi, a tel point que je decide de finir ma nuit sur ce petit bout de pelouse ou j’ai ete depose avant de me mettre a la recherche d’une auberge et d’un petit dejeuner ! Au leve du jour, je decouvre la ville qui commence a s’activer. Les petites echoppes a roulettes parcours les rues, les petites cuisinieres installent leur petits etalages dans les rues encore desertes, coupant des legumes, faisant bouillonner de grande marmites d’ou s’echappent des delicieux fumes. Les balayeurs et autres eboueurs s’activent a nettoyer les rues tandis que les derniers fetards retournent, parfois titubant l’air un peu perdu, jusqu’a leurs hotels. Je decouvre aussi, emerveille, le lent et gracieux ballet des moines qui parcourent silencieusement dans leurs longues toges orangees les rues de la ville, sous leur bras une enorme jarre en bois ou il recoivent la nourriture qui leur est donne par les habitants. Je les suis dans les petites rues exigues ou s’allignent les petites maisons parfois en bois. Les bruits de la ville semblent loins et il regne ici une atmosphere de village, ou les gens vous sourient et les enfants habillaient dans leurs petits uniformes encore tout ensommeilles se mettent en route pour l’ecole. Une fois decharge de mon fardo, je pars me perdre dans le labyrinthe de Banglamphu, quartier a la fois touristique et authentique ou je me suis installe.

Bangkok est a l’image de la Thailande, une ville paradoxale et pleine de contradictions, qui possede de multiple facette. Je m’attendais a une ville moderne, sale, polluee, au rythme effreine ou crime, sex et drogues sont commerce quotidien. Meme si cela peut etre vrai aux alentours de Khao San et Patpong, cela est exclusivement du a la presence des touristes… on vient des quatres coins du mondes pour la fete et le sex, Bangkok reste une destination prise pour tout cela. C’est j’imagine la loi de l’offre et la demande. Mais resumer Bangkok a tout cela, serait une honte et ne pas rendre justice a cette incroyable cite. La ville n’est pas plus polluee que Paris ou Londres et le traffic est beaucoup moins chaotique que dans d’autres villes asiatique. Il faut dire que les tuk-tuk, ne du mariage d’un scooter et d’un pousse-pousse, crachant parfois une fume noire dans un bruit assourdissant ne jouent pas en la faveur de ma description. Mais ici, il suffit de s’enfoncer dans une des inombrables ruelles et autres passages ou bien penetrer dans l’un des milles et uns temple de la ville pour retrouver calme et serenite. On oublit les bruits lointains des voitures, pour le chants de oiseaux, les cris d’enfants et les rires des gens atablaient sur les bords d’une rue. Finalement c’est a pied et sans but que je decouvre une facette de Bangkok dont je tombe amoureux. Au alentour d’un temple j’assiste a un petit concert de musique traditionnelle buddhiste ou je flane le longs des canaux ou s’allignent les maisonnettes suspendue au dessu de l’eau. Meme au coeur des nouveaux quartiers ou les tours sortent de terre a vue d’oeil et ou les hommes d’affaires costumes vous bousculent sans meme vous voir, a l’ombre de ces geants de verre, d’acier et de beton, on trouve de petites maisons, ou les petits gens vous saluent d’un grands sourire affaire a leur petits travaux. Ici les epoques s’entrechoquent, les modes de vies se bousculent ainsi que les classes sociales.

Comment ignorer ce qui se deroule actuellement a Bangkok ? Facile, la ville est au plus calme et les « emeutes » decritent par les medias occidentaux restent localise. Les maintenant celebres « chemises rouges » se sont installes a l’abris sous le Skytrain (monorail) sur Th Phra Ram I, cette gigantesque avenue ou s’alignent les immenses centres commerciaux tous plus modernes et branches les uns que les autres. Baricades derriere des piles de pneus et quelques barrieres de bambous tailles en pointe, je penetre dans ce qui ressemble plus a un festival qu’une manifestation. L’organisation me stupefait. Nous francais qui soit disons sommes les champions du mondes des greves et autres mouvements populaires, avons des lecons a prendre ! Douches sous tente, bus toilette, cantines et multitudes de stands biensur habille de rouges s’allignent le long de l’avenue, tandis que des murs d’enceintes crachent des chansons et discours a longueur de journee. Ici aussi le sang est malheureusement un bizness. Il fait vendre et convainc. De nombreux stands affichent des posters de corps mutiles et ensanglante et l’on vend des dvd d’images filme le jour ou la police a ouvert le feu sur les manifestants. Mais la situations est bien plus complexe qu’il n’y parait. Je comprends mieux ce que les thais ont pu me racconter sur le fait que tout cela est orchestre a l’aide de grandes sommes d’argent par l’ancien Premier Ministre, Taksin Shinawatra, exile suite a des histoires de corruptions. En effet les moyens sont bien superieurs a la ferveur des manifestants qui pour la plupart assis ou allonges sur les trottoires ne semble pas savoir pourquoi ils manifestent, si ce n’est le salaire ou la nourriture qui leurs sera donne.

Il ne faut pas pour autant juger ce petit pays dans sa bataille pour la democratie et contre la corruption. La pedophilie et le traffic de drogues sont aujourd’hui en voix d’etre regle dut a l’effort des autorites. Le pays jouit d’ailleur d’une certaine prosperite economique et ses habitants de conditions vies qui s’ameliorent si l’on compare aux pays voisins. J’apprends aussi, ce qui finit de me convaincre sur mon ignorance sur l’histoire du monde et de l’egocentrisme et la subjectivite de notre enseignement, que la Thailande n’a jamais ete colonise. La monarchie constitutionnelle aujourd’hui en place ainsi que l’ensemble des infrastructures du pays sont le fruit du travaille des thai. De quoi faire reflechir ceux qui cherchent encore des « aspect positifs » la colonisation, surtout quand on regarde la situation actuelle du Cambodge, la Birmanie (Myanmar pour le reste du monde) ou du Vietnam. Peut etre faudrait il que l’on se mette a la place de ces colonies, je ne suis pas sur que l’on apprecierait si l’on parlait des « aspects positifs de l’occupation nazi pendant la seconde guerre mondiale »…

A Bangkok, la nuit la ville change de visage. Les bars, boites de nuits et rues s’emplissent. Les neons, les flashs, les grondements sourds des amplis et la cohue generale, me laissent reveur et je deambule sans but, les yeux ecarquilles dans toutes cette agitation. Khao San est le lieux de rencontres de la plupart des occidentaux. Les travelers, grands voyageurs un peu perdus, vieux hippies, jeunes branches, hommes en mal d’amour attire par les jolies thailandaises, groupes de filles, familles et thailandais ; tous ces petits mondes s’entrechoquent creant une atmosphere unique. J’entends de nombreux jeunes voyageurs, portant sarouels et chemises bariolees, que l’on peut d’ailleur bien evidemment acheter ici pour une misere, se plaindre, sirotant une biere a la terrasse d’un des bars ou restaurants pour touristes qui pullulent par ici, que tout cela ce n’est pas la Thailande. C’est pourtant ici, que je fais de superbes rencontres avec des thailandais qui m’apprennent beaucoup sur leur pays, plus que n’importe quel livre. Pom ce vendeur de t-shirt, avec qui un soir, un peu sous, je jouea un peu de guitare et avec qui je passais ensuite de longues heures. Lui qui a travaillais pendant 10 ans dans l’industrie, il faut dire un peu underground, du film thailandais et qui maintenant dessine des t-shirts inspires de ses films preferes.

L’autre rencontre plutot improbable que je fais dans ce quartier est celle de Mr Pi. Ce joyeux bonhomme au crane rase a l’exception d’une dread lock dresse sur la tete a la maniere d’un buddha et qui crie avec un grand sourire et trop souvent evite ou ignore, « Welcome to Thailand ! » a tous les touristes qui passent avec leurs sacs surcharges ou ceux qui le pointe du doigts. Je suis intrigue par tous ces tatouages si particulier que je reconnais comme etants des inscriptions traditionnelles bouddhistes. Finalement il me propose de m’emmener dans le celebre temple de Wat Bang Phra pour me faire tatouer traditionnellement par un des moines. Les gens affluent des quatres coins de l’Asie pour se faire tatouer dans ce haut lieux sacre, c’est une chance unique que je decide ne pas laisser echapper. Apres quelques heures de sommeils, un peu anxieux il faut bien l’avouer, je saute dans un taxi avec mon nouvel ami en direction de Nakhom Pathom a une cinquantaine de kilometre a l’ouest de Bangkok. Le temple est majestueux avec ces centaines de statues et toitures dorees. Il regne ici, comme dans la plupart de temple bouddhiste cette paisible atmosphere qui attire tous les animaux, chats, chiens et oiseaux, dont les moines prennent soins. Nous achetons cigarettes, encens dispose dans un plateau dore avec une fleurs de lotus dore elle aussi encore ferme et une petite enveloppe rose dans laquelle nous glissons quelques baths avant de nous rendre dans une petite maison derriere les temples. C’est la, apres avoir salue un hotel et fait notre offrande, qu’un jeune homme a l’aide d’une longue tige de fer bifide et aiguise commence a me tatouer.

Il trempe cette longue aiguille dans ce qui m’est decris comme un melange de charbon, d’huile et de venin de serpent, avant de la plonger dans ma peau d’un geste agile et precis. La douleur est intense mais le tatouage est vite realise car ils sont souvent de petite taille. Le « bamboo » comme les thais l’appelle, car traditionnellement realise a l’aide d’une tige de bambou taillee, n’a rien a voir avec notre notion occidentale du tatouage. Le but n’est pas estetique, les femmes sont d’ailleur tatouees avec de l’huile pour ne pas laisser de trace visibles, et l’on ne choisit pas le dessins sacres que l’on ressoit, qui se compose le plus souvent d’inscriptions secrete dont seul les moines connaissent l’exact signification. Je subit un premier tatouage dans le haut du dos qui est obligatoire pour avoir droit a n’importe quel talisman protecteurs ou qui apporte chance et prosperite. Apres avoir reitere mon offrande et observer Mr Pi se faire tatouer lui aussi, je recois une serie d’inscriptions sur l’epaule droite pour me proteger. Apres une incantation et un souffle jeter au tatouage par le moine, nous parcourons ensuite le temple jusqu’a trouver, assis sur une petite estrade de bois avec une demi douzaine de personne devant lui, un moine couvert de ces misterieux tatouages, les yeux percant et au sourire enigmatique. Je me laisse guider, nous nous faisons encore une fois tatouer, cette fois ci dans le milieux du dos pour moi par ce personnage mystique et enigmatique. Une partie des personnes presentes vous tiennent tandis que le moine acheve son art. Avant de partir, nous allons saluer le moine qui a fonde ce temple, decede depuis quelques annees, son corps momifie est expose dans un sarcophage de verre. C’est une legende ici en Thailande, lui qui a parcouru le pays a pied pendant 3 ans, fut connu pour avoir les tigres se prosterner a son passage et le roi en personne vaint recevoir des tatouages bamboo. Apres nous recevons une derniere benediction du nouveau moine qui dirige le temple, qui frotte une feuille d’or avec de l’huile sur mon front avant de souffler dessus. Il m’asperge d’eau a l’aide d’une brosse en roseaus avec laquelle il me tapotte ensuite le sommet du crane tout en recitant d’inaudibles et mysterieuses incantations.

Cette experiences, qui m’aura marque a vie, restera une incursions au coeur de la culture et de traditions thailandaises. Presse par mon visa qui tends vers sa fin, je quitte la Thailande qui m’aura tant apris et tant touchee. Il me s’emble n’avoir eu qu’une vague et breve impression de cette incroyable pays ou l’ancien et le moderne, le petits et le grands, le beau et le laid se melange dans une alchimie si particuliere. Moi qui n’attendais rien de ce pays et qui comptait seulement le traverser, j’ai recu enormement et j’y ai fait un incroyable voyage. Malheureusement le temps passe, tot le matin, quand la ville s’eveille comme le jour de mon arrive a Bangkok. Apres avoir croise une derniere fois la procession des moines, je quitte ce reve pour en vivre un autre de l’autre cote de la frontiere et monte dans le bus en direction du Cambodge.


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Une réponse

2 05 2010
Blandine

J’aime bcp ce principe du tatouage! Des photos meumeu!!

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